21 militaires graciés pour le coup d’État manqué de 2015

Le capitaine Ibrahim Traoré

Le capitaine Ibrahim Traoré a accordé une grâce amnistiante à 21 militaires condamnés pour leur rôle dans le coup d’État manqué de 2015. Cette décision s’appuie sur une loi votée fin 2024 par l’Assemblée législative de transition.

Elle s’inscrit dans une stratégie de réintégration au service de la stabilité nationale, sur fond de lutte contre le terrorisme.

Une décision basée sur une loi récente

La loi adoptée en décembre 2024 permettait aux militaires condamnés pour « atteinte à la sûreté de l’État » de solliciter une grâce amnistiante. Le 24 mars, le capitaine Traoré a signé un décret appliquant la loi adoptée en décembre. Ce texte a permis la libération de plusieurs officiers et sous-officiers de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Ce corps d’élite était chargé de la protection de l’ancien président Blaise Compaoré et avait tenté de renverser le gouvernement de transition dirigé par Michel Kafando.

Des militaires réintégrés mais sans avantages

Parmi les 21 militaires graciés figurent six officiers, dont le capitaine Oussène Zoumbri, le lieutenant Relwindé Compaoré et d’autres figures clés de l’ex-RSP. Leur réintégration dans l’armée est actée, mais le décret précise que cette mesure ne leur permettra pas de reconstituer leur carrière ni de percevoir d’indemnités.

Un contexte de lutte contre le terrorisme

Depuis plus d’une décennie, le Burkina Faso fait face à une insécurité croissante en raison d’attaques jihadistes. Le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, avait souligné en décembre que les bénéficiaires de cette amnistie devaient « manifester un engagement patriotique » et participer à la lutte contre le terrorisme. Cette condition explique leur réintégration, alors que l’armée burkinabè est en première ligne dans les combats contre les groupes armés.

Les grands absents de cette amnistie

Bien que 21 militaires aient été graciés, certains noms emblématiques du coup d’État manqué de 2015 ne figurent pas sur la liste des bénéficiaires. Les généraux Gilbert Diendiéré et Djibril Bassolé, considérés comme les principaux instigateurs de cette tentative de putsch, restent exclus de la mesure et purgent toujours leurs peines respectives de 20 et 10 ans de prison. Cette décision de grâce s’inscrit dans une stratégie plus large de stabilisation du pays, dans un contexte de transition militaire marqué par des défis sécuritaires majeurs.

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