32 arrestations lors d’une manifestation contre l’immigration haïtienne
Trente-deux personnes ont été arrêtées lors d’une manifestation dimanche contre l’immigration illégale haïtienne près de la station balnéaire de Punta Cana, dans l’est de la République dominicaine, a indiqué la police, ce lundi (1er avril).
La manifestation, organisée à Bavaro (est) par le groupe nationaliste Ordre Ancien dans une zone où vit une importante communauté haïtienne, a réuni des centaines de personnes encadrées par un dispositif policier conséquent et s’est terminée par des échauffourées entre protestataires et forces de l’ordre.
Lors de la dispersion du mouvement, un groupe de personnes « cagoulées » a tenté d’entrer dans un quartier résidentiel gardé par les autorités, « générant un incident », a expliqué la police.
« Nous avons 32 personnes arrêtées », a déclaré ce lundi lors d’une conférence de presse le directeur de la police nationale Ramon Guzman Peralta, en indiquant qu’une arme à feu avait été saisie. Aucun blessé n’a été signalé.
La République dominicaine et Haïti se partagent l’île d’Hispaniola. La pauvreté, la crise économique et la violence des gangs dans leur pays font que de nombreux Haïtiens tentent de traverser la frontière en quête d’une vie meilleure.
Selon les données officielles, 500.000 immigrés haïtiens vivent en République dominicaine, un pays de 10,5 millions d’habitants.
Le président dominicain Luis Abinader, qui a fait de l’immigration haïtienne l’un de ses chevaux de bataille, a lancé la construction d’un mur de séparation en 2021 le long de la frontière de 340 kilomètres pour « se protéger » de l’immigration illégale, des violences et de la contrebande haïtiennes.
Il a aussi amorcé en octobre un plan pour expulser 10.000 immigrés haïtiens chaque semaine et renforcer la présence militaire à la frontière. Rien qu’en 2024, son gouvernement a expulsé 276.000 Haïtiens, selon les chiffres officiels.
L’organisation nationaliste Ordre Ancien considère que les mesures ne sont pas suffisantes. Le leader du mouvement, Angelo Vasquez, a menacé dans les médias d’appeler à une « grève nationale » si des mesures ne sont pas mises en place pour « réaffirmer la dominicanité », c’est-à-dire l’identité dominicaine.
D’après le Fonds des Nations Unies pour la population, les Haïtiens représentent 30 % de la main-d’œuvre dans l’élevage, l’agriculture et la construction en République dominicaine.
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