La cybercriminalité en Afrique a connu une croissance exponentielle au cours des deux dernières décennies, s’inscrivant dans une dynamique mondiale de numérisation croissante des sociétés. Les avancées technologiques et l’élargissement de l’accès à Internet ont malheureusement aussi élargi le terrain de jeu des cybercriminels. Ce phénomène est particulièrement préoccupant dans des pays comme le Bénin où les infrastructures de cybersécurité peinent encore à suivre le rythme rapide de l’adoption numérique.
Des réseaux organisés aux individus isolés, les méthodes se diversifient, allant du phishing aux fraudes financières complexes, exacerbant les défis pour les autorités locales. Dans ce contexte, une opération d’envergure a été récemment menée à Atrokpocodji, un quartier de l’arrondissement de Godomey dans la commune d’Abomey-Calavi. Le jeudi 23 mai 2024, le Centre national d’investigation numérique (CNIN), précédemment connu sous le nom d’Office central de répression de la cybercriminalité (OCRC), a réussi un coup de filet significatif.
L’intervention des forces de l’ordre a conduit à l’arrestation de cinq individus, quatre hommes et une femme, tous soupçonnés d’être impliqués dans des activités d’escroquerie en ligne. Ces individus, désormais en garde à vue, opéraient vraisemblablement ensemble, se spécialisant dans diverses formes de fraudes utilisant les technologies numériques.
Lors de la perquisition de leur résidence, les enquêteurs ont découvert des éléments incriminants. Une somme considérable de 15 millions de francs CFA a été saisie, ainsi qu’un véhicule de luxe, une Lexus, qui serait liée à leurs activités illégales. Ces trouvailles matérielles attestent de l’ampleur des opérations menées par ce groupe.
La police a également mis la main sur plusieurs équipements électroniques, probablement utilisés pour orchestrer les escroqueries. L’analyse de ces dispositifs devrait permettre de remonter à d’autres réseaux potentiellement liés à ce groupe et d’élucider d’autres affaires similaires.
Les suspects seront présentés au procureur de la République près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Ils y attendront leur jugement, qui déterminera l’étendue de leur implication dans les réseaux de cybercriminalité et les sanctions appropriées. Cette affaire souligne une fois de plus la nécessité pour les autorités béninoises de continuer à renforcer les mesures de sécurité numérique et de sensibilisation, essentielles pour contrer ce fléau en pleine expansion.
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