Cinq enfants figurent parmi les huit personnes décédées du choléra au Soudan du Sud, en proie à des coupes budgétaires qui obligent les patients à marcher pendant des heures jusqu’aux établissements de santé les plus proches, a déclaré mercredi une organisation humanitaire.
L’organisation caritative Save the Children a indiqué que les décès avaient été enregistrés dans l’État de Jonglei, situé dans l’est du pays frappé par des inondations, où sept centres de santé ont été fermés.
Une vingtaine d’autres centres sont partiellement gérés par des bénévoles mais ne peuvent pas transporter les patients comme ils le faisaient avant les coupures.
Il s’agit de la dernière retombée en date de l’arrêt des programmes de l’USAID dans les pays d’Afrique de l’Est touchés par les conflits et la sécheresse, laissant des millions de personnes dans le besoin d’une aide plus immédiate.
Situation catastrophique
Chris Nyamandi, directeur de Save the Children au Soudan du Sud, a souligné dans un communiqué que les besoins des enfants dans les pays touchés par les conflits devaient être prioritaires.
“Le monde entier devrait s’indigner moralement que les décisions prises par des personnes puissantes dans d’autres pays aient entraîné la mort d’enfants en l’espace de quelques semaines seulement”, a-t-il suggéré.
Le gouvernement a mis en place 77 centres de traitement du choléra dans les régions les plus durement touchées et 64 centres de réhydratation orale pour faire face à cette crise.
Le directeur médical de l’hôpital gouvernemental d’Akobo, où sont pris en charge la plupart des cas de choléra, a qualifié la situation de “catastrophique”, alors que les chiffres du ministère de la santé font état d’au moins 46 716 cas et 871 décès dans tout le pays depuis octobre.
Nyuon Koang a déclaré à l’Associated Press qu’il n’y avait qu’un seul établissement de santé public fonctionnant à plein régime dans la ville de Walgak.
Impact des coupes bugdétaires
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti que la faim au Soudan du Sud atteignait des niveaux record avec “près de 7,7 millions de personnes confrontées à des niveaux de faim qualifiés de crise, d’urgence ou de catastrophique”.
Les coupes budgétaires en Afrique de l’Est ont également eu un impact sur les programmes en Somalie, où plus de 6 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë. De nouvelles coupes budgétaires pourraient plonger des millions de personnes dans une véritable famine.
En mars, le PAM a déclaré que 3,4 millions de Somaliens étaient déjà en situation de crise alimentaire, voire pire, et qu’à partir d’avril, il soutiendrait « 820 000 personnes par mois avec une aide alimentaire et en espèces, contre un pic de 2,2 millions atteint chaque mois en 2024 ».
Le département d’État américain a annoncé mardi qu’il avait annulé les coupes sombres opérées dans le financement des projets d’urgence du PAM dans 14 pays, dont la Somalie, en expliquant qu’il avait mis fin par erreur à certains contrats d’aide vitale.
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