Dounia Wolteche-Bovet filme les luttes et les modes de vie alternatifs

Des hommes et des femmes se mobilisent contre l’implantation d’une antenne-relais de téléphonie mobile 4G à proximité de leurs fermes bio de Saint-Cadou en Sizun (29) : Re ar Menez raconte en breton et en français l’histoire d’une lutte pacifique en 2021, mais surtout un regard sur un mode de vie alternatif, un rapport à la terre, au chant, au fest-noz, à la langue bretonne et à l’esprit de communauté et de solidarité. Le film de Dounia Wolteche-Bovet est construit autour des figures de Jakez, éleveur de chèvres en bio, Joël agriculteur bio et chanteur de kan ha diskan ou la jeune Kaora, 11 ans qui apporte plein de poésie et parle en breton dans ce film. La réalisatrice a d’ailleurs un nouveau projet de film sur les collégiens de Diwan.

Née en Kabylie en Algérie, arrivée en France en 1994, formée au cinéma en Belgique Dounia Wolteche-Bovet a choisi la Bretagne pour vivre et a souvent tourné autour du thème de la lutte avec « Les Racines du brouillard » en 2009 sur l’insurrection algérienne ou « Les Herbes folles » en 2019, un portrait de sa mère en fin de vie qui revient sur les luttes de femmes. La réalisatrice vous fait entendre « Madame la Colline » de Gilles Servat sur le remembrement et vous conseille la lecture de « Ar Marc’h glas » (le Cheval Bleu) un livre en breton de Riwall Huon, sur la Bretagne agricole des années 50. Un livre qui traverse son film avec l’idée qu’un coin de ciel bleu (le cheval bleu), un moment de bonheur, même fugace peut apparaitre au milieu des nuages et de la pluie.