pour qui la fin de la disette entre le Maroc, la RDC, et le Ghana ?

Le Maroc, la République démocratique du Congo (RDC) et le Ghana attendent depuis au moins quarante ans un nouveau sacre en Coupe d’Afrique des nations. Mais aucune de ces sélections n’aborde cette 34e CAN en Côte d’Ivoire de la même manière ni avec le même statut.

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Pour certains anciens champions d’Afrique, la disette s’éternise. Et alors que la Coupe d’Afrique des nations 2024 débute le 13 janvier, ils sont principalement trois à espérer mettre fin à des décennies d’attente.

Pour le Maroc, cela fait 48 ans que dure le rêve d’un second sacre en Coupe d’Afrique des nations. Les Lions de l’Atlas n’ont soulevé le trophée qu’une seule fois, en 1976 en Éthiopie, où le vainqueur a été désigné par un tournoi faisant office de phase finale disputé entre le Maroc, la Guinée, le Nigeria et l’Égypte. Les victoires des Marocains face à l’Égypte (2-1) et au Nigeria (2-1) ainsi que leur nul devant la Guinée (1-1) leur ont permis de décrocher le premier sacre continental de leur histoire. Mais depuis, leur palmarès africain ne s’est pas étoffé.

Les Lions de l’Atlas n’ont disputé qu’une seule autre finale depuis, contre la Tunisie en 2004, où ils se sont inclinés (1-2). À tel point que l’attente s’est transformée en « malédiction de la Coupe d’Afrique » pour tout un peuple. « Plus les compétitions africaines avancent, plus on s’éloigne de la date où on l’avait remporté, mais ce n’est pas une raison de se mettre la pression. On va y aller pour jouer notre football, pour donner le maximum, et surtout, pour ne pas avoir de regret », a déclaré en décembre le sélectionneur marocain Walid Regragui lors de l’annonce de sa liste pour la compétition. « Ce qui est important, c’est l’état d’esprit, on doit y aller en toute confiance pour dépasser la malédiction de la Coupe d’Afrique », avait-il ajouté.

Un an après l’exploit historique de la Coupe du monde au Qatar et la demi-finale disputée face à la France (0-2), les Lions de l’Atlas figurent parmi les grands favoris de cette 34e CAN. Regragui s’appuiera sur ses piliers habituels comme Hakim Ziyech (Galatasaray), Achraf Hakimi (PSG), Sofyan Amrabat (Manchester United), Youssef En-Nesyri (Séville FC) ou encore Yassine Bounou (Al-Hilal). Il a également appelé de jeunes joueurs comme Ismael Saibari (PSV Eindhoven) ou Chadi Riad (Real Betis), issus de l’équipe U23 qui a remporté cette année la CAN de sa catégorie.

Parmi les sélections qui patientent depuis longtemps pour soulever à nouveau le trophée, le Maroc est certainement celle qui sera la plus attendue. Elle affrontera la République démocratique du Congo, la Zambie et la Tanzanie dans le groupe F. Et si jamais la victoire devait lui échapper lors de cette édition ivoirienne, la prochaine CAN 2025 organisée sur son sol pourrait lui permettre de rêver d’un sacre à domicile devant son public.


Le sursaut après la crise pour les Léopards ?

L’attente est aussi longue pour l’équipe nationale de RDC. Deux fois victorieux du tournoi en 1968 en Éthiopie (1-0 contre le Ghana) et en 1974 en Égypte (2-0 contre la Zambie), les Léopards n’ont depuis pas réussi à faire mieux que la troisième place, atteinte en 1998 contre le Burkina Faso (4-4, 4-1 TAB), puis en 2015 contre la Guinée équatoriale (0-0, 4-2 TAB).

Ces deux dernières années, une crise institutionnelle a touché la Fédération congolaise de football et s’est répercutée sur les résultats de la sélection nationale. Cette dernière n’avait en effet pas réussi à se qualifier pour la Coupe du monde au Qatar ni pour la dernière Coupe d’Afrique des nations au Cameroun. Une situation qui a poussé la FIFA à placer la FECOFA, présidée alors par Donatien Tshimanga, sous la direction d’un Comité de normalisation (Conor) ayant pour missions de gérer les affaires quotidiennes du football congolais et de préparer l’élection d’un nouveau comité exécutif et président. Mais alors que ce comité devait rester en place jusqu’au 30 novembre dernier, la FIFA a finalement décidé de le maintenir jusqu’au 31 août 2024 « pour lui permettre de bien mener sa mission ».

Une situation qui n’est pas encore idéale, mais qui a permis à la sélection congolaise de se qualifier pour la CAN 2024, malgré une phase de qualifications débutée par des défaites face au Gabon (0-1) et au Soudan (1-2) en juillet 2022. La nomination de Sébastien Desabre à la tête de la sélection congolaise en août 2022 a été un élément essentiel de ce nouvel élan, notamment au sein du vestiaire. « Je pouvais comprendre d’éventuelles réticences à rejoindre les Léopards il y a quelques mois, mais plus maintenant. D’ailleurs, il y a des joueurs qui étaient hésitants il y a un an et qui nous contactent pour venir en sélection », expliquait l’entraîneur français à Jeune Afrique en décembre.

Le groupe qui disputera la CAN, dévoilé le 27 décembre dernier, s’appuiera sur ses cadres habituels comme Cédric Bakambu (Galatasaray), Chancel Mbemba (Olympique de Marseille), Gaël Kakuta (Amiens SC) ou encore Fiston Mayele (Pyramids FC) pour sortir du groupe F et espérer remporter un troisième titre de champions d’Afrique. Mais après un premier match de préparation qui s’est soldé par un nul face à l’Angola (0-0) le 6 janvier, les Léopards n’ont toujours pas fait le plein de confiance en s’inclinant contre le Burkina Faso (1-2) le 10 janvier, à quelques jours seulement du début de la compétition.

Une route compliquée vers un cinquième sacre pour le Ghana

Le Ghana est la troisième sélection africaine en nombre de sacres en Coupe d’Afrique des nations, derrière l’Égypte (7 victoires) et le Cameroun (5 victoires). Les Black Stars ont remporté la compétition à quatre reprises en 1963, 1965, 1978 et 1982. Mais parmi ces trois nations sur le podium de la CAN, elle est surtout celle qui attend depuis le plus longtemps pour remettre les mains sur le trophée.

Le palmarès des Ghanéens aurait pu être beaucoup plus important puisqu’ils ont échoué cinq fois en finale (1968, 1970, 1992, 2010, 2015). Ils se sont notamment inclinés deux fois contre la Côte d’Ivoire aux tirs au but : en 1992 au Sénégal (0-0, 10-11 TAB) puis à nouveau en 2015 en Guinée équatoriale (0-0, 8-9 TAB) lors d’une séance de tirs qui est restée dans l’histoire de la compétition. Ils n’ont décroché que la troisième place lors de la CAN 2008 organisée chez eux et ont perdu contre l’Égypte en finale (0-1) lors de l’édition suivante.


Pour le choc annoncé face à l’Égypte dans le groupe B, le sélectionneur Chris Hughton pourra compter sur l’expérience des emblématiques André et Jordan Ayew, dont l’aîné va égaler le record du Camerounais Rigobert Song en participant à une 8e Coupe d’Afrique des nations. Il devra néanmoins composer sans Thomas Partey (Arsenal), l’un des piliers de la sélection ghanéenne, forfait en raison d’une blessure.

Iñaki Williams (Athletic Bilbao), qui représente le Ghana depuis 2022, est le principal atout offensif d’une équipe majoritairement composée de jeunes joueurs comme Mohammed Kudus (West Ham) ou Ernest Nuamah (Olympique lyonnais). Mais avec une seule victoire lors de leurs cinq derniers matchs et une ultime rencontre de préparation ratée contre la Namibie (0-0) le 8 janvier, le chemin vers le sacre semble encore long pour les Black Stars.

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