Des enfants travaillent pour le chocolatier Lindt & Sprüngli
Une enquête de la SRF a révélé plusieurs cas de mineurs impliqués illégalement dans la chaîne d’approvisionnement du célèbre chocolatier suisse, qui assure faire de la lutte contre le travail des enfants une «priorité absolue».
Avec son programme de développement durable, le «Farming Program», le chocolatier Lindt s’engage à produire un chocolat éthique, grâce à des mesures qui «réduisent le risque de travail des enfants, luttent contre la déforestation et préservent la biodiversité». Mais ce chocolat pourrait bien avoir un goût amer.
Une enquête de l’émission de la SRF «Rundschau» diffusée le 10 janvier a mis en lumière plusieurs cas de travail d’enfants chez des producteurs de cacao au Ghana, où Lindt se fournit en matières premières.
Le reportage suit notamment deux frères de 6 et 8 ans transportant des cabosses de cacao dans le petit village de Mfenibu. Leur mère, productrice, explique qu’elle est obligée de faire travailler ses enfants en raison des dettes qu’elle a contractées. Dans une école, un enseignant confie que de nombreux enfants manquent les cours car ils doivent aider à la récolte des précieuses fèves.
Seuls 6% des cas sont identifiés
L’entreprise suisse, qui s’approvisionne auprès d’environ 78’000 paysans au Ghana, est l’un des principaux acheteurs de cacao dans le pays. Depuis 2016, elle effectue un monitoring du travail des enfants le long de sa chaîne de production.
Le chocolatier n’a pas souhaité réagir face caméra à l’enquête de la SRF, mais explique dans une prise de position écrite que les facteurs systémiques conduisant au travail des enfants sont difficiles à influencer. «La lutte contre le travail des enfants exige des efforts de la part des gouvernements, des organisations non gouvernementales, des entreprises, des institutions locales, des écoles et des paysans.»
Utiliser des mineurs comme main-d’œuvre bon marché ne concerne pas seulement Lindt & Sprüngli, mais de nombreux autres groupes chocolatiers. Comme nous l’écrivions en mars 2023, nombre d’entre eux ignorent toujours être concernés par la problématique, tandis que seulement 6% des enfants exposés au travail forcé sont effectivement identifiés.
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