Que sont les Black Stars devenues ? Défait par le Cap-Vert (2-1), dimanche, le Ghana va jouer sa peau contre l’Egypte, jeudi à Abidjan. Deux fois finaliste dans les années 2010, cette équipe s’est mise à collectionner les échecs et semble mal partie pour inverser la tendance ce mois-ci en Côte d’Ivoire.
Un collectif disparu
Suite à la défaite, le sélectionneur Chris Hughton, chevronné en Premier League mais complètement novice à la CAN (et en Afrique), ne cherchait pas d’excuses à ses hommes. « Nous avons commis trop de fautes individuelles dans tous les secteurs du jeu. Des fautes que nous ne devons pas reproduire dans une compétition aussi prestigieuse que la Coupe d’Afrique des Nations », a estimé le technicien nord-irlandais d’origine ghanéenne, soumis au feu croisé des questions des journalistes ghanéens présents au Félicia. « Nous savons que nous sommes sujets à nombreuses critiques mais je peux vous dire que chaque joueur s’efforce à donner le meilleur de lui-même sur le terrain. Notre premier match n’a pas eu le sort que nous espérions, mais nous allons nous remettre au travail, en espérant récupérer les blessés. »
Au premier rang de ces éclopés figure Mohamed Kudus, en délicatesse avec ses ischio-jambiers. Si l’attaquant polyvalent de West Ham ne ferait assurément pas de mal aux Black Stars, les spéculations générées par son éventuel retour montrent l’importance clé des individualités, quand le Ghana des années 2000-2010 épatait avant tout par la consistance de son collectif, articulé autour des Michael Essien, Sulley Muntari et autre Asamoah Gyan. Si les talents ne manquent pas (le défenseur Alexander Djiku n’a-t-il pas été désigné homme du match contre le Cap-Vert malgré la défaite de son équipe, un fait rare voire inédit ?), ils ne s’épanouissent plus dans un projet de jeu bien établi et compris.
Une instabilité devenue chronique
Et ce n’est pas l’après-match qui va ramener la sérénité chez Chris Hughton et ses hommes. Suite au revers subi sur la pelouse du stade Houphouët-Boigny, alors que la sélection ghanéenne regagnait son hôtel, le sélectionneur a été pris à partie par un supporter mécontent. Il a fallu l’intervention de quelques diplomates ghanéens présents sur place pour mettre l’entraîneur à l’abri lors de cet incident. Déjà sous pression, l’ancien entraîneur de Brighton ou encore de Nottingham Forest n’a plus qu’un match pour redresser la barre, jeudi face à une Egypte également mise sous pression par son faux-pas contre de séduisants Mambas du Mozambique (2-2). Si les Black Stars ne redressaient pas la barre, le nom de Chris Hughton viendrait s’ajouter à la longue liste des coachs passés sans réussir par le banc du Ghana.
Le provisoire a tendance à durer au Ghana. Après une élimination sans gloire au premier tour de la CAN 2021, le Serbe Milovan Rajevac, rappelé une décennie après avoir conduit l’équipe en quarts de finale du Mondial sud-africain, avait été remplacé à la barre par Otto Addo. Egalement membre du staff du Borussia Dortmund, cet ancien international avait décroché une encourageante qualification pour le Mondial 2022 mais ne souhaitait pas s’inscrire dans la durée au-delà de la phase finale au Qatar. Et c’est ensuite l’actuel occupant du banc, Chris Hughton, qui avait troqué sa casquette de consultant technique au sein de la sélection pour celle de sélectionneur.
Chris Hughton, sélectionneur sur la sellette
Alors que la Coupe du monde avait laissé entrevoir certains progrès, avec une défaite sur le fil face au Portugal et une victoire sur la Corée du Sud, difficile depuis la nomination de Chris Hughton de s’enthousiasmer le moins du monde. La qualification pour la CAN n’avait été décrochée qu’au terme de la sixième et dernière journée des éliminatoires, après une victoire flatteuse contre la Centrafrique, et le Ghana compte déjà une défaite, subie aux Comores (1-0), après les deux premières journées des qualifications pour le Mondial 2026. Le crédit de Chris Hughton n’a jamais paru aussi proche de l’épuisement total.
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