quelles chances pour l’émergence d’un troisième parti politique · Global Voices en Français

Capture d’écran de la vidéo YouTube, « Le gouvernement du Ghana sous le feu des critiques pour l’annulation soudaine du plus grand événement panafricain – LA CONVENTION » par The New Africa Channel . Utilisée avec permission.

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En novembre 2023, les Ghanéens se sont réveillés avec de mystérieux panneaux d’affichage montrant un homme masqué aux côtés du hashtag #TheNewForce (Nouvelle Force), soulevant des spéculations sur une potentielle ambition présidentielle avant les élections générales de 2024Les panneaux publicitaires énigmatiques représentant le personnage masqué ont gagné du terrain sur les réseaux sociaux, alimentant la curiosité et les discussions parmi les Ghanéens, en particulier parmi les jeunes. Cette tendance suggère un désir palpable de la jeunesse pour une troisième force dans le paysage politique.

Le système multipartite est inscrit dans  [fr] la constitution du Ghana par la loi 574 sur les partis politiques, établie en 2000 . Néanmoins, la scène politique est principalement dominée par deux partis : le Congrès national démocratique [fr] et le Nouveau Parti patriotique [fr] . Comme le souligne cette vidéo YouTube d’African Diaspora News , il a été extrêmement difficile pour quiconque de remporter des élections sous une autre bannière de parti.

Quelques semaines après la diffusion de ces panneaux énigmatiques sur les réseaux sociaux, une vidéo a fait surface dans laquelle la TheNewForce , révélait ses intentions d’annoncer sa stratégie pour les prochaines élections. Shalimar Abbiusi , présentée comme le porte-parole de la formation, figurait en bonne place dans la vidéo. Les images mettent non seulement en lumière les défis rencontrés par les Ghanéens sous l’ administration de Nana Akufo-Addo [fr], mais utilisent également les récentes manifestations comme moyen de remettre en question l’efficacité des dirigeants à répondre aux doléances de la population.

Au public… Aux citoyens de notre nation… L’honnêteté est toujours la meilleure politique.

Environ un mois plus tard, Shalimar Abbiusi a été arrêtée et accusée d’avoir utilisé de faux documents pour obtenir un permis de séjour au Ghana. Selon Myjoyonline , Abbiusi a subi une détention de quatre jours au cours desquels elle a été continuellement interrogée sur la New Force, ses partisans et ses potentielles ambitions présidentielles. Bien que les accusations aient été abandonnées de manière inattendue, elle a été rapidement arrêtée de nouveau par les agents de l’immigration et immédiatement expulsée le 19 décembre 2023 .

En réponse, la formation a publié un communiqué de presse exprimant ses inquiétudes concernant les abus de pouvoir du gouvernement, la persécution des opposants politiques et les violations des droits humains au cours de la procédure judiciaire contre Abbiusi. Parallèlement, son avocat a affirmé que la bataille juridique continuerait malgré son expulsion .

En janvier, la New Africa Foundation, l’organisation à l’origine de New Force, a organisé un événement intitulé « La Convention », générant des rumeurs selon lesquelles le nom du leader du mouvement serait dévoilé lors de ce rassemblement. L’événement prévu, qui devrait avoir lieu le 7 janvier sur la place de l’Indépendance [fr] à Accra, a réuni un groupe impressionnant de dignitaires, parmi lesquels l’ancien candidat à la présidentielle nigérian Peter Obi [fr], le président des Combattants de la liberté économique d’Afrique du Sud Julius Malema [fr], l’ancien directeur de l’école de Droit du Kenya P.L.O Lumumba , et ancien représentant permanent de l’Union africaine auprès des États-Unis Arikana Chihombori-Quao . Des musiciens de renom, dont Efya [fr], Stonebwoy et Wiyaala [fr], devaient se produire.

Le jour de l’événement, les organisateurs ont toutefois été contraints de l’annuler. Lors d’une conférence de presse ultérieure , il a été révélé que le gouvernement avait interféré avec la convention. Nana Kwame Badiako (populairement connu sous le nom de « Freedom Jacob Caesar » ou « Cheddar »), s’est révélé comme le leader du mouvement New Force lors de ce point presse.

Suite à l’arrêt brutal de la convention, de nombreux Ghanéens, en particulier ceux qui avaient investi du temps pour assister à la cérémonie de dévoilement, se sont tournés vers les réseaux sociaux pour exprimer leur mécontentement.

Beaucoup d’observateurs ont critiqué le gouvernement, alléguant l’utilisation de l’appareil d’État pour réprimer et intimider la population. Un participant en colère a écrit :

…C’est un acte de dictature. Le gouvernement nous supprime le jour de la Constitution , le 7 janvier 2024, nous empêchant d’exercer notre liberté d’expression et notre liberté d’association.

Cet incident n’est pas la première fois que le gouvernement ghanéen est confronté à des allégations de répression et de violation des droits humains . En septembre 2023, une manifestation à Accra a donné lieu à de nombreuses arrestations et à des accusations de brutalités policières contre des manifestants pacifiques. Le gouvernement a fait objet de critiques pour avoir eu recours à la force pour réprimer des manifestations civiles.

Lors de la conférence de presse de New Force, la New Africa Foundation a révélé avoir obtenu un permis du gouvernement pour accueillir l’événement. Cependant, comme le souligne une vidéo YouTube de Kwadwo Sheldon et Headless YouTuber , des rumeurs ont circulé suggérant que les organisateurs avaient initialement présenté l’événement comme un divertissement. Le jour de l’événement, cependant, les responsables de la sécurité nationale auraient reçu des renseignements indiquant une potentielle déclaration politique audacieuse lors du dévoilement du personnage masqué. L’utilisation de la Place de l’Indépendance, un site national historiquement non destiné à de telles fins, a suscité des inquiétudes, incitant le gouvernement à interrompre l’événement.

Cependant, le Dr Nadia Adongo Fynn, directrice adjointe de la Direction des affaires de la diaspora au Cabinet du Président, a précisé dans un communiqué que l’annulation résultait d’un événement d’État « imprévu » prévu au même endroit. Dans une interview accordée à Citi TV, basée à Accra , Nana Kwame Badiako a réfuté les affirmations selon lesquelles il aurait dévoilé son mouvement politique lors de « La Convention », soulignant que l’événement visait à avoir un impact positif sur les gens. 

Compte tenu de la récente répression du gouvernement contre un mouvement d’opposition émergent, une question pertinente se pose : un parti politique alternatif, souhaité par de nombreux Ghanéens, peut-il être compétitif et prospérer de manière réaliste, comme le garantit la loi ?


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