« Dans les sociétés de consommation-production où nous vivons, le travail de subsistance est devenu invisible et, avec lui, tous les circuits mondialisés dont nous dépendons. D’autres formes de vie s’épanouissent pourtant, qui mettent au centre les flux de matières, l’entraide, les circuits courts, et construisent pas à pas une autonomie écologique. »
« La subsistance au quotidien, conter ce qui compte » aux éditions La Découverte.
Le travail de la sociologue Geneviève Pruvost s’attèle à démontrer qu’un mode de vie alternatif, établi sur un autre système économique que celui du productivisme et du consumérisme est possible et viable. C’est par la méthode de l’ethnocomptabilité que la sociologue explore, recueille, confine, met en tableaux et en schémas minutieusement les moindres faits et gestes de ce mode de vie. Un mode de vie qui est celui de Florian et Myriam qu’elle a suivi sur plusieurs jours et qui consiste en l’occurrence à vivre en habitat léger (yourte), pratiquer la polyculture élevage (2 vaches, 2 chèvres, 40 poules, oies, canards) à très petite échelle et finalement dans toute cette polyvalence, être paysan-boulanger. Toutes ces activités se déploient dans un système de sobriété énergétique (un panneau solaire, une éolienne, récupération d’eau de pluie du toit, 6 recharges de gaz par an pour la cuisine …), de subsistance et de partage des tâches de manière égalitaire.
Pour documenter cette démonstration, Geneviève Pruvost a donc suivi pendant 10 ans des lieux de vie alternatifs parmi eux, celui de Myriam, Florian, et la petite Lola, paysans-boulangers. L’ethnographe a effectué ce travail minutieux de comptabilité tant économique, que de temps utilisé, pour montrer la soutenabilité et la viabilité de ce modèle, comme un manuel pour les personnes voulant se lancer dans ce mode de vie alternatif. Elle caractérise ce mode de vie dans l’écosystème des luttes écologiques, de lutte feutrée, par opposition aux luttes frontales.
Geneviève Pruvost, sociologue du genre, du travail et des alternatives écologique à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, je co-dirige un master avec un parcours en Etudes environnementales et autrice de « La subsistance au quotidien, conter ce qui compte » aux éditions La Découverte.
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