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Avec sa frange roulée, son jean taille haute et son chemisier à carreaux réhaussé d’une petite veste rouge huilée, Anaïs Gana affiche tout de suite son style : rétro.
Elle adore aussi accessoiriser ses tenues, comme ce jour-là avec une petite broche en forme de maison-horloge façon maison de pain d’épices. Souvent, elle ajoute aussi une fleur dans ses cheveux.
Aux beaux jours, la jeune quarantenaire troque volontiers cette tenue hivernale pour une jolie robe vichy ou pour une jupe à godets fleurie.
Une boutique en rase campagne
Il y a 3 ans, elle a osé le pari d’ouvrir une boutique de prêt-à-porter « rétro » en pleine campagne, à Pluméliau-Bieuzy, dans un petit village à quelques kilomètres du bourg (route de Remungol). Elle y est arrivée par amour « puisque mon compagnon, Romain, est d’ici ».
Et vous savez quoi ? Ca marche ! Difficile à expliquer ? Pas vraiment car Anaïs ne partait pas tout à fait de zéro. Elle tenait déjà une boutique dans le centre-ville de Lorient auparavant, sous la même enseigne : Ana Mc Fly.
Ce joli nom n’est autre que le diminutif de son prénom associé à une allusion à… Retour vers le futur ! « C’est sorti en 2015, j’avais 30 ans, se souvient Anaïs. Cette trilogie nous transporte dans les années 50, et j’ai trouvé que ça sonnait bien ! »
Ana Mc Fly habille donc les femmes et les hommes dans le style rétro fifties, « avec beaucoup de marques anglaises, allemandes, américaines… »
Attention, ce n’est pas de la fripe. Anaïs ne propose que du neuf inspiré de cette époque, avec une recherche permanente de « qualité qui dure ». Elle propose aussi les accessoires qui vont compléter ces tenues.
Un style adopté dès l’adolescence
Bien installée avec sa petite famille au Quihilio, avec leurs deux jeunes garçons, Adonis 4 ans et demi, et Liam 8 mois, Anaïs est une maman comblée.
Elle se plaît beaucoup dans sa boutique agencée par son compagnon et son beau-père. Elle l’a décorée avec soin dans le style années 50 et l’avoue : « j’ai eu de la chance, car ma belle-famille aurait pu me voir comme une hurluberlue, et au contraire, ils ont tout de suite adhéré à mon projet ». Ils l’aident aussi à organiser un événement, « Le Noël au village caché », dont la troisième édition vient d’avoir lieu.
Cette passion pour cette époque remonte à plusieurs années, lorsqu’elle a trouvé son style. Elle se souvient que « ça a commencé par une pièce, doucement, quand j’étais ado. Je cherchais à me démarquer un peu. Vers 11 ans, j’ai en mémoire une chemise Benetton pleine de couleurs… »
Petit à petit elle s’est rendue compte que ce style la représentait. « Pourtant, je ne suis pas née dans ce milieu, mais j’étais très attirée par ces années là… » Elle ne l’explique pas vraiment même si le déclic est peut-être arrivé avec Grease.
La musique, les voitures, les tenues de ce film, j’adore ! Il y a une vraie féminité qui se dégage, sans vulgarité.
La mode masculine de l’époque lui plait aussi : « Les hommes étaient très apprêtés dans leurs costumes trois-pièces avec les revers, le Marcel blanc… » Anaïs en parle avec beaucoup d’attachement ; ce film l’a vraiment marqué et inspiré.
Ce qui ne l’empêche pas d’être une femme actuelle, bien dans son temps. « Mais ces années 50 reviendront toujours parce que cette période c’est l’Après-guerre, le renouveau… »
Une clientèle variée
Très jeune, Anaïs a su aussi qu’elle travaillerait dans le commerce. Elle y exerce d’ailleurs depuis plus de 20 ans. Elle a connu plusieurs expériences, notamment une dans une chocolaterie où elle s’est sentie frustrée de ne pas pouvoir s’habiller comme elle l’entendait. « Comme j’avais en tête d’ouvrir un commerce, j’ai sauté le pas ! » C’est à ce moment-là qu’elle a ouvert la boutique, à Lorient, avec du prêt-à-porter masculin pour commencer.
En parallèle, elle s’est fait connaître sur des événements, en particulier sur un des plus gros festival rock’n’roll rockabilly rétro de France (plus de 10 000 visiteurs), à Béthune. « Et puis les gens ont adhéré », et ils continuent.
Sa clientèle est issue d’une large tranche d’âges, de la vingtaine d’années jusqu’à la soixantaine, « avec beaucoup d’habitués mais aussi des nouveaux. »
Même ceux qui vivent dans le pays de Lorient viennent toujours jusqu’à Pluméliau ! Ils savent qu’ils y trouveront leur style, leurs marques, et qu’Anaïs saura les guider. Finalement, en étant à la campagne, elle apprécie le lien qui se crée, et qui est forcément différent par rapport à une boutique de ville, « plus personnalisé. »
« Affirmez ce que vous voulez être »
Anaïs ne vit pas seulement sa passion pour le rétro à travers la mode, même si c’est dans ce domaine qu’elle s’éclate au quotidien, en se mettant en scène pour présenter les dernières nouveautés sur les réseaux.
Avec son compagnon, ils la cultivent dans leur vie de tous les jours. Ils adorent les vide-greniers et les brocantes où ils chinent des objets de décoration ou des meubles qu’ils restaurent ensuite, tantôt pour la boutique, tantôt pour la maison. Un meuble Mado, un tourne-disque… Du ‘vieux’, mais tellement charmant ! De la musique aux vieilles voitures, la famille fourmille de projets, comme celui de rénover une Hot Rod, une Chrysler 300C !
Et tant pis pour le regard des gens. D’ailleurs, ils n’y prêtent pas attention. C’est le conseil qu’Anaïs donne à chacun : « Affirmez ce que vous voulez être aujourd’hui. Peu importe le style que vous adoptez. » Le tout est d’être à l’aise dans ses baskets, et dans sa vie !
Pratique. Ana Mc Fly dispose aussi d’une boutique en ligne, d’une page Facebook et Instagram.
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