quel est ce mode de vie choisi par certains couples ?

Les amoureux d’aujourd’hui n’aspirent plus vraiment à avoir des enfants comme leurs parents ou leurs grands-parents jadis. Effectivement, l’itinéraire logique suivi par les deux amants n’est plus le même qu’auparavant : après la mise en couple, le mariage, l’emménagement ; ne vient pas forcément la conception d’enfants. Ce mode de vie, de plus en plus populaire aujourd’hui, n’est autre que le “DINK lifestyle”. Derrière cet acronyme, se cache en fait une phrase plutôt explicite : “Double Income, No Kids”. Ainsi, les partenaires qui vivent selon ce DINK lifestyle sont tous deux actifs professionnellement parlant et ne sont pas parents ; ils ont deux salaires et n’ont pas d’enfants.

On pourrait croire à un phénomène récent mais cette tendance ne date pas d’hier. Nommée pour la première fois il y a quarante ans de cela, elle renaît aujourd’hui grâce aux réseaux sociaux, où les internautes l’ont abordée près de 200 000 fois sur TikTok et Instagram ces derniers mois. Même Elon Musk a pris la peine de s’exprimer sur le sujet ; c’est dire si ce dernier fait jaser. Lui a un avis bien tranché sur la question et ne semble pas du tout emballé par ce mode de vie qui ne manque pourtant pas de popularité : “il y a une moralité horrible chez ceux qui n’ont délibérément pas d’enfants : ils exigent en fait que les enfants des autres prennent soin d’eux durant leur vieillesse”**, a-t-il posté sur X en réponse à la vidéo d’un couple DINK, vantant les bénéfices d’une vie “childfree”. On vous dit tout sur ce mode de vie qui séduit la génération Z.

Le DINK lifestyle présente des avantages financiers

Nombreuses sont les motivations des couples qui choisissent consciemment le mode de vie DINK. Comme vous vous en doutez, les avantages sont d’abord financiers. Pas d’enfants à gérer, c’est une charge en moins dans le porte-monnaie. Avec deux salaires cumulés à répartir entre deux récipiendaires, le budget est donc moins serré et le coeur plus léger :

“Nous n’avons pas de dépenses supplémentaires liées à un enfant (…) c’est beaucoup plus confortable”, explique Taylor Graves, un trentenaire ayant choisi le DINK lifestyle à nos confrères de CNBC.***

Qui dit famille, dit également foyer : accueillir un nouveau-né implique d’avoir un logement suffisamment grand pour l’élever et le voir grandir dans les meilleures conditions. Selon une étude menée par The Harris Poll et mentionnée par nos confrères de Forbes, 33% des couples DINK affirment avoir choisi ce mode de vie en raison du prix conséquent des logements.****

Rester la priorité de sa vie

Au-delà de cette stabilité et sécurité financières, c’est aussi le fait d’être et de rester la priorité de sa propre vie qui séduit les adeptes de ce lifestyle. Sans enfant, tout l’argent et tout le temps dont nous disposons sont alors consacrés à nos envies, nos activités, notre personne. “On a la possibilité de se concentrer sur ce que l’on veut faire, de mettre beaucoup d’argent de côté pour le futur et on s’inquiète beaucoup moins au sujet des finances quotidiennes de la maison et de nos factures.…”***, ajoute Taylor Graves. Sur tous les plans, on se fait passer en premier, on est la priorité.

A contrario, quand on est parent, on “sacrifie” sa vie pour celle de son tout-petit ; les besoins du bambin deviennent prioritaires à un tel point qu’on finit parfois par éteindre les siens. Notre bien-être dépend d’un élément externe, et non plus de seulement nous-mêmes : et c’est cette imprévisibilité que souhaite éviter Delanie Fischer, une adepte du DINK lifestyle qui s’est confiée à nos confrères de Popsugar UK : « En tant qu’individus, nous apprécions vraiment notre quotidien tel qu’il est ; en tant que couple, nous aimons travailler ensemble sur nos objectifs communs, et nous essayons de prévenir et de réduire le stress autant que possible. »***** Les enfants étant une potentielle source de stress supplémentaire, ils préfèrent simplement l’éviter… Un parti-pris qui fonde d’ailleurs le cœur des critiques des détracteurs : pour eux, le DINK lifestyle est synonyme d’égoïsme, plus que d’individualisme. Le DINK lifestyle, c’est somme toute choisir une liberté multidimensionnelle ; “non seulement en termes de temps, mais aussi sur le plan financier, créatif et énergétique »*****, explique Delanie Fischer.

Des préoccupations climatiques et politiques qui freinent l’envie d’avoir des enfants

On pourrait penser que le DINK lifestyle n’est motivé que par des raisons auto-centrées, égocentriques, voire égoïstes de la part des personnes concernées ; mais elles peuvent s’avérer plus altruistes qu’il n’y paraît. Ainsi, pour bon nombre de couples l’ayant choisi, ce sont des questions environnementales (28%) et politiques (31%) qui freinent leur envie d’avoir des tout-petits : en donnant la vie, ils craignent de contribuer au réchauffement climatique, à la surpopulation de la planète, ou encore, que leurs enfants naissent dans un monde qui leur sera hostile.****

Pour autant, les DINK ne haïssent pas les enfants : ils pensent simplement que le rôle de papa et/ou maman n’est pas en adéquation avec leurs aspirations de vie, leur tempérament : « Nous respectons également l’ampleur de l’engagement et de la responsabilité d’être parent, mais ce n’est tout simplement pas pour nous », étaye Delanie Fischer dans les colonnes de Popsugar UK.

Enfin, certains individus n’ont tout simplement pas envie d’avoir des enfants ; et c’est un argument largement suffisant pour qu’ils n’en aient pas dans les faits finalement. Nul besoin de chercher une raison supplémentaire pour légitimiser leur point de vue.

Journaliste pigiste

Ouverte d’esprit et amoureuse de la vie, Emilie aime décrypter les nouveaux phénomènes qui façonnent la société et les relations aujourd’hui. Sa passion pour l’être humain la motive à écrire …