Sur les réseaux, le retour au foyer des épouses «modèles»

Les écoles ménagères ont largement disparu, mais leurs enseignements prospèrent sur les réseaux sociaux grâce à une multitude d’influenceuses spécialisées dans les tâches domestiques et la gestion d’un ménage. On en rencontre de plusieurs types, avec des visions du monde parfois diamétralement opposées. Commençons cette inspection des cuisines tout à droite, avec celles qui se rangent sous l’étiquette #tradwife (épouse traditionnelle), un phénomène culturel qui émane des milieux religieux ultra-conservateurs américains, même s’il peut parfois évoquer les films érotiques de soubrettes à papa.

On se laisse gentiment bercer par les sourires, les minauderies, les fleurs, les flans et les tartes de ces fées du logis, qui nous susurrent à quel point il est épanouissant de se soumettre à son mari. «Dans un monde où les femmes patrons abondent, j’ai décidé de ne pas adhérer à ce modèle et n’ai jamais été aussi comblée», déclare fièrement Estee Williams, 25 ans, habitante de Virginie, 118 000 followers sur Instagram. Signalant sa forte prédilection pour les années précédant la révolution sexuelle par son brushing péroxydé à la Marilyn Monroe, ses robes ceinturées et son maquillage de pin-up, Estee Williams associe le mariage à un ensemble de règles de conduite à respecter. Elles impliquent de ne pas se rendre seule à la salle de sport pour éviter les avances d’autres hommes, ne pas quitter la maison non accompagnée à la nuit tombée, s’habiller et se coiffer comme son mari l’aime et, bien sûr, s’assurer que celui-ci ne «lève pas le petit doigt» à domicile. On retrouve diverses variantes plus ou moins strictes de cet asservissement sur les réseaux sociaux, dont la version #cottagecore (maison de campagne) enracinée dans la ruralité, les robes à la Laura Ingalls, les versets bibliques et l’opposition à l’avortement (voir par exemple le compte Instagram de Becky Cait @hermountainhomestead).

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