Au Cameroun, une paralysie parlementaire qui inquiète jusqu’au sommet de l’État

Plus de deux semaines après l’ouverture de la première session ordinaire de l’année, les deux chambres, l’Assemblée nationale et le Sénat, n’ont pas mené la moindre activité.

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Avec notre correspondant à Yaoundé, Polycarpe Essomba

Interrogés sur la question, députés et sénateurs ont tous la même réponse : « on s’ennuie ferme. » D’aucuns sont même retournés dans leur circonscription d’origine, signe évident qu’ils n’ont rien à faire à Yaoundé où siègent ces institutions.

Selon des sources au Parlement, l’indisponibilité du président du Sénat est la source de ce quasi débrayage. Âgé de 90 ans, Marcel Niat Njifendji qui dirige l’institution depuis sa création en 2013, est annoncé malade et très affaibli. Revenu de l’étranger dimanche dernier après trois mois d’absence pour raison sanitaire, il a aussitôt été re-interné dans un hôpital de la capitale du Cameroun.

La situation embarasse jusqu’au pouvoir et obligerait la hiérarchie du RDPC à réfléchir en urgence à son remplacement éventuel. Une telle solution devrait alors obliger à une reconfiguration complète des grands équilibres ethnique et communautaire, à la tête de l’ensemble des institutions du pays, et probablement jusqu’au gouvernement, suggère des politologues à Yaoundé. Si cette hypothèse aboutissait, on verrait alors des fidèles du président Paul Biya comme Marcel Niat Njifendji ou encore Cavaye Yeguie Djribil, au perchoir de l’Assemblée nationale depuis 32 ans, forcés de prendre leur retraite.

Les arbitrages de la hiérarchie du RDPC qui valide les candidatures à la tête de ces institutions sont d’autant plus attendus que, selon la Constitution, le président du Sénat est le successeur du président de la République en cas de vacance du pouvoir.

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