Le procureur général ainsi que le ministère de la Justice ont demandé l’ouverture d’une enquête sur un mariage d’enfant, en périphérie de la capitale Accra. Une union présumée, largement documentée depuis ce week-end par la presse locale et les réseaux sociaux, entre un prêtre traditionnel de la communauté Ga, âgé de 63 ans, et une fille de 12 ans. Face à la polémique qui enfle, l’entourage du prêtre se défend de toute maltraitance, ce qui ne convainc pas du tout les organisations ghanéennes en charge de la défense des droits des enfants.
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Avec notre correspondant à Accra, Victor Cariou
Que cela soit les commerçants, les passants, dans les allées du marché de la ville de Nungua, tout le monde dit ne rien savoir, ou ne pas vouloir s’exprimer sur le sujet. Pourtant c’est bien ici, ce samedi, que ce serait déroulé le mariage d’une enfant de 12 ans à un prêtre de la communauté Ga, âgé de 63 ans. Une union illégale aux regards de la Constitution ghanéenne.
Face aux condamnations unanimes de la société civile, réponses des dignitaires traditionnels locaux : aucune relation sexuelle n’aura lieu avant la majorité de l’enfant, l’union étant purement spirituelle. « Gborbu, notre prêtre, s’est unie à la dame par intervention divine. C’est donc une affaire qui concerne des divinités, et non Gborbu en tant que personne. »
Un argumentaire purement coutumier, sans aucune forme de garantie pour la sûreté de l’enfant, laissé seule face à de risques multiples : voilà ce qu’en pense Emmanuel Oppong. Le vice-président de la société pédiatrique du Ghana insiste : ce mariage marque un grave retour en arrière pour le pays. « Cela nous a donné un rappel très inconfortable que, notre plan stratégique mis en place au Ghana pour éradiquer les mariages d’enfants, fait face à de multiples obstacles. D’autant plus que ce mariage s’est déroulé aux portes de la capitale de notre pays. »
La fille de 12 ans a quant à elle été placée sous protection policière, en attendant les résultats d’une enquête diligentée par les autorités. Au Ghana, selon l’Unicef, c’est une femme sur cinq qui a été mariée avant sa majorité.
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