L’identité des adversaires n’a pas changé. L’ordre des affiches oui. L’AS Monaco savait la fin de son mois d’avril corsée, la faute à un calendrier taquin qui a décidé de placer Lille et Brest sur sa route. Autrement dit ses deux concurrents les plus redoutables dans la course au podium. Mais la Ligue de Football Professionnel (LFP) a décidé de décaler la rencontre de la 29e journée entre l’ASM et Lille au 24 avril (1) pour aider les Nordistes à préparer leur match de coupe d’Europe face à Aston Villa. Paris et Marseille ont eu droit au même coup de pouce, avec le report de leur match face au FC Lorient et à l’OGC Nice.
Quel état de forme pour les joueurs?
Ce choix acté, la formation princière s’est retrouvée sevrée de compétition pendant deux semaines, entre sa victoire contre Rennes (1-0) et le match prévu ce dimanche 21 avril à Brest. Précieux pour se reposer ou compliqué pour garder le rythme? « Il faut se demander quel est le niveau de disponibilité des joueurs [leur état de forme], contextualise Christophe Keller, ex-entraîneur de l’Équipe de France de football américain aujourd’hui en poste au Creps d’Antibes. Cette période peut te permettre de prendre en charge les douleurs chroniques. Pas les joueurs blessés, mais ceux qui ont des petites gênes pour qui l’entraînement pourra être ajusté. Si tu joues trois matchs en une semaine, tu n’ajustes rien du tout. Quand tu as quinze jours devant toi, tu peux faire un travail un peu plus spécifique. Il faut aussi voir dans quelle situation se trouve l’équipe. Haut de tableau, ventre mou, bas de tableau… Si tu vises la ligue des champions ou le maintien, tu as intérêt à garder un niveau de condition physique et technico-tactique digne de ce nom. »
Récupérer mais pas trop…
Tous les clubs de Ligue 1 ne sont pas armés de la même façon. Plutôt bien lotie, la formation princière peut s’appuyer sur un effectif fourni, une donnée à prendre en compte.
Au sortir du succès face à Rennes, Adi Hütter a donné deux jours de repos à son groupe. Le bon dosage selon Christophe Keller, également préparateur physique de l’Équipe de France de volley lors des Jeux de Tokyo. « Il faut faire une pause flash, entre 48 et 72h maximum. Ça permet aux mecs de récupérer mentalement et de bien finir la saison. Mais il ne faut pas que ce soit plus long sinon tu peux perdre en capacités aérobies et en volume musculaire. On appelle ça la désadaptation: plus tu es entraîné, plus tu te désadaptes vite. »
« Si tu n’as pas la bonne stratégie, ça peut être une vraie moins-value »
L’équilibre n’est pas évident à trouver. D’autant que les quinze jours sans match sont suivis de trois rencontres en huit jours. Monaco passe de rien à tout. « C’est une période propice pour les ajustements technico-tactiques, mais il faut réussir à le faire avec de l’intensité. » Une opposition interne a ainsi été organisée en fin de semaine dernière pour maintenir une forme d’osmose physique. « Tu dois veiller à ce que les joueurs soient encore équipés pour réaliser ce qu’ils ont à faire », résume Christophe Keller. Et de conclure: « Tu passes de quinze jours sans rien à trois matchs en une semaine, c’est un truc de fou. Si tu n’as pas la bonne stratégie pendant cette période, ça peut être une vraie moins value. C’est un dosage à trouver. »
1. Initialement fixé à 19h, le match se jouera finalement à 21h à la demande du gouvernement princier.
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