La presse guinéenne traverse une période difficile pour ne pas dire qu’elle vit la diète noire. Pour cause, elle a maille à partir avec les autorités de Conakry depuis quelque temps. En effet, la junte guinéenne semble être dans une logique de faire taire toutes les voix discordantes dans le pays. Et les hommes de médias sont l’une de ses premières et principales victimes. A preuve, pendant que des télés et radios ont vu leurs ondes brouillées, d’autres médias ont tout simplement été suspendus. Et ce n’est pas tout. Car, l’accès à internet connaît aussi des restrictions. Si fait que les uns et les autres parlent d’atteintes graves à la liberté d’expression en Guinée. Cette situation a poussé des organes de presse à mettre la clé sous le paillasson, en mettant ainsi leur personnel en chômage technique. Ils sont aujourd’hui estimés à près de 500 journalistes guinéens au chômage, selon le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG). Désemparés et inquiets face à un pouvoir qui n’en a cure de la liberté de la presse, les médias ont décidé de solliciter une audience auprès du président Mamady Doumbouya. Le chef de la junte prêtera-t-il une oreille attentive à la presse ? Pas si sûr.
Les journalistes doivent être perçus comme des partenaires et non des hommes à abattre
Car, l’Exécutif guinéen n’a jamais su faire bon ménage avec le quatrième pouvoir. En effet, tout porte à croire que Doumbouya a choisi de clochardiser ou d’affamer les journalistes de sorte à ce que ces derniers se retrouvent dans une situation de misère où ils seront plus préoccupés à rechercher leur pitance quotidienne qu’à fouiner dans les affaires de la République. En tout cas, dans une Guinée coutumière de grandes ébullitions sociales et politiques, Doumbouya a tout intérêt à faire droit à la requête des professionnels des médias. Car, en tant que chef de l’Etat, il lui appartient d’être à l’écoute de ses compatriotes. « Un chef est un homme qui a besoin des autres », disait Paul Valéry. Le chef a aussi besoin des thuriféraires et des voix discordantes pour le guider dans sa tâche. Surtout qu’en l’espèce, la presse guinéenne ne demande qu’à être libre pour mieux jouer son rôle. Les journalistes sont loin d’être des ennemis du régime de Doumbouya. Ils doivent être perçus comme des partenaires et non des hommes à abattre.
Saibou SACKO
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