C’était l’effervescence ce mardi 16 avril à l’espace Léo-Ferré. Pour cause, l’Automobile Club de Monaco organisait sa traditionnelle réunion générale devant plus de 500 personnes, réunissant les commissaires qui officieront lors des Grands Prix et les différentes autorités en charge de la sécurité. C’est Jean-Michel Matas, le commissaire général adjoint en charge du corps des commissaires, qui s’est mué en maître de cérémonie, en remplacement du président de l’ACM Michel Boeri. Mais pas d’inquiétude : « Il est souffrant mais ce n’est pas grave, il est au repos pendant 48 h. »
Trois Grands Prix sans chamboulement
Et c’est à Éric Barrabino qu’est revenue la lourde tâche de présenter aux bénévoles les tracés et les horaires du 7e E-Prix de Monaco (27 avril), du 14e Grand Prix historique (du 10 au 12 mai) et du 81e Grand Prix de Formule 1 (du 23 au 26 mai).
Pas de grandes révolutions en perspectives par rapport aux éditions précédentes. « Le tracé n’a pas changé, on a seulement renforcé les grillages », annonce Éric Barrabino. Quoi de neuf pour le E-Prix qui va se dérouler sur une journée le samedi 27 avril ? « Rien de spécial. On retrouve 11 équipes et 22 voitures, les mêmes que l’an dernier. Il devait y avoir des épreuves annexes qui ont finalement été annulées. On est sur un planning qui ressemble à celui de l’an dernier. On va fermer la piste à 5 h du matin, les premiers essais libres seront à 7 h 30 pour un début de course à 15 h. La fin de la journée est prévue vers 16 h 30 – 17 h. »
Concernant le Grand Prix Historique : « On aura 214 voitures réparties sur 8 séries. On va fermer la piste vendredi à 9 h 30. Les séries s’enchaîneront toutes les 25 minutes comme chaque année, et on finira vers 18 h le vendredi. Samedi on fermera la piste à 6 h 15 pour une fin de journée à 19 h. Pour le dimanche, fermeture à 6 h et fin à 17 h 50. »
Enfin, pour la discipline reine, la Formule 1, « le règlement est le même, il est figé jusqu’en 2026, les voitures n’ont pas changé, à l’exception des rétroviseurs qui seront plus grands, et on retrouve les équipes que vous connaissez. Jeudi, pour le cinquantenaire du collège des commissaires, on fera une photo de famille sur la piste. Dimanche, le meilleur pour la fin, on fermera à 5 h, la F3, F2 et Porsche Supercup enchaîneront jusqu’à la F1 pour une fin de journée prévue à 17 h », développe Éric Barrabino.
Outre les considérations techniques, celles relatives à la sécurité et à la santé de tous sont bien évidemment primordiales sur des événements de la sorte. De nombreuses piqûres de rappel ont été faites durant la soirée, notamment par le vice-président de l’ACM Michel Ferry, par le colonel Maxime Yvard et par le commandant Stéphane Vincent.
Trois niveaux d’intervention
Dans un premier temps, le numéro 2 de l’ACM a voulu attirer l’attention des commissaires sur les points de freinage.
« Qui dit freinage et façon de se positionner dans les courbes? dit point d’impact différent. Une Porsche ne va pas taper au même endroit qu’une F3 ou qu’une vieille Bugatti de 1920. » Ensuite, le commandant Vincent du corps des sapeurs-pompiers de Monaco est entré davantage dans les détails du dispositif sécuritaire. Le circuit est bien évidemment sectorisé et trois niveaux d’intervention ont été prévus.
Le premier sera à la charge des sapeurs-pompiers et des commissaires feu qui seront à pied, tous les 50 mètres, autour du circuit. Le deuxième est « assuré par des moyens mobiles autour du circuit, dont 5 véhicules intervention feu et extraction d’urgence et 2 groupes d’extraction, là pour faire de l’extraction, de l’extinction et de la désincarcération », développe le commandant. Le troisième englobe les moyens conventionnels des pompiers. « On a la caserne au-dessus du port. Si on a l’accord de pénétrer sur le circuit, on sera rapide. »
Nouveauté en 2024 : « On a rajouté un extincteur spécifique pour les feux de batterie au lithium. » Un plan rouge a également été élaboré en cas d’accident gravissime qui prévoit d’intégrer les commissaires les plus proches au dispositif de la sécurité civile. Le commandant souligne par ailleurs que les bénévoles doivent se tenir derrière les rails et non pas collés au rail.
Si interventions il y a, elles doivent se faire face au sens de circulation, sur ordre de la direction de course et sous drapeau jaune au minimum… avec les équipements de protection adéquats. D’autres risques liés à l’électrique sont à prendre en compte, comme s’assurer que les voyants sont bien au vert avant de prendre le départ ou celui du méthanol lors du E-Prix. 11 voitures rouleront avec ce carburant qui présente un risque majeur. « C’est un liquide très dangereux, polluant, volatile et incolore. En cas d’incendie, vous ne le verrez pas. »
Après ces derniers rappels élémentaires de sécurité, ceux sur la tenue à adopter par les bénévoles, et le mot du Docteur Benoît Paulmier, président de la commission médicale de l’ACM, la quarantaine de nouveaux commissaires ont été appelés sur scène, avec les cinq nouveaux chefs de poste. Ils font désormais partie, pour trois ans, de la grande famille de l’ACM.
Le dispositif santé – sécurité en chiffres
113
Comme le nombre de sapeurs-pompiers qui pourront intervenir lors des épreuves. 17 appartiennent au SDIS 06 et 9 à l’unité d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile de Brignoles.
70 à 84
Comme le nombre de commissaires feu qui officieront lors des trois Grands Prix.
20
Comme le nombre d’engins qui pourraient être mobilisés par les sapeurs-pompiers, qui disposent également de 2moyens nautiques, d’un remorqueur, d’un hélicoptère médicalisé de la Sécurité civile et un drone.
6.500
Comme le nombre de litres d’émulseur qui serviront à alimenter les quelque 910 extincteurs. Les autorités bénéficient par ailleurs de 2,5 km de tuyaux et de 50 lances à incendie.
38
Comme le nombre de réanimateurs mobilisés pendant le GP de F1. Ils seront accompagnés par 56 médecins et 31 infirmiers. Les réanimateurs seront 21 sur le E-Prix et 21 sur le GP Historique. Trois véhicules d’intervention resteront quant à eux à proximité de la piste.
Le chiffre
708, c’est le nombre de commissaires qui vont œuvrer en avril et mai sur les trois différents Grands Prix. Parmi ces 708 volontaires, 68 sont des femmes, 18 sont des nouvelles recrues. L’ACM avait reçu 330 nouveaux dossiers, elle n’en a retenu que 81. Et après les stages de formation, ce sont 41 nouveaux commissaires qui ont été définitivement sélectionnés.
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