Enregistré pour la première fois à Monaco, l’Opéra « Dejanire » sort en livre-disque

Le 14 mars 1911 eut lieu à Monaco une grande soirée musicale et mondaine au cours de laquelle fut créé l’opéra du compositeur Camille Saint-Saëns, « Déjanire ». Saint-Saëns était, avec Massenet, l’un des deux compositeurs favoris du prince Albert 1er. La représentation fut un succès. Le légendaire directeur de l’Opéra de Monte-Carlo, Raoul Gunsbourg, avait assuré la mise en scène.

Deux des plus grands chanteurs de l’époque, le ténor Lucien Muratore et la soprano Felia Litvinne, chantaient les deux premiers rôles. L’histoire racontait la mort d’Hercule, tué par sa femme Déjanire à cause de son infidélité.

Le succès puis l’oubli

Le succès du spectacle fut total. Le grand compositeur et critique musical Gabriel Fauré s’éblouit dans les colonnes du Figaro à Paris de « cette musique puissamment évocatrice, si pure de forme, d’une nature harmonique qui emprunte parfois aux tonalités anciennes une saveur singulière, cette musique d’un coloris si séduisant, à la fois éclatant et lointain ».

Mais après ce succès, l’œuvre sombra dans l’oubli – comme d’ailleurs plusieurs autres de Saint-Saëns, elles aussi créées au début du XXe siècle sur la scène monégasque. L’oubli dura jusqu’à il y a trois ans où, pour la célébration du centenaire de la mort de Saint-Saëns, décédé le 16 décembre 1921, « Déjanire » fut ressortie des tiroirs grâce aux efforts conjugués du Philharmonique de Monte-Carlo et du Palazetto Bru Zane, excellent centre de promotion de la musique romantique française installé à Venise.

L’œuvre fut donnée sous forme de concert le 16 octobre 2022 en l’Auditorium Rainier-III sous la direction de Kazuki Yamada, devant de nombreux journalistes de la presse française et étrangère avec des artistes de première qualité, Kate Aldrich, Julien Dran, Anaïs Constans, Jérôme Boutillier, Annan Dowsley. Nouveau grand succès.

Un enregistrement fut réalisé. Il vient de paraître sous forme de deux CD, présentés dans un livre fort bien documenté. C’est le premier enregistrement mondial de cet opéra. Il était normal qu’il fût réalisé à Monaco. Il passionnera à la fois les musicologues, les chercheurs et le grand public. Ainsi que les curieux de la vie et la mort d’Hercule…

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