Les Lillois ont sûrement très vite compris qu’ils n’allaient pas passer une soirée paisible en Principauté. Ce mercredi soir, les Dogues ont été pris à la gorge d’entrée. Étouffés par un pressing constant visant à contrarier leur relance.
À ce petit jeu-là, Youssouf Fofana et Denis Zakaria ont parfaitement tenu leur rôle. Dès le début de match, le premier des deux s’est posté à hauteur de la surface pour impulser le rythme. Agressif, le milieu international (17 sélections) a alterné les percées saignantes balle au pied et les récupérations hautes bienvenues pour son bloc.
C’est d’ailleurs sur une action de ce type qu’il s’est ouvert le chemin du but. Mais le numéro 19 n’a pas fait le job en solo : toujours aussi physique, Denis Zakaria l’a bien accompagné. Parfaite illustration de leur entente, leur pressing à deux sur le jeune Ayyoub Bouaddi pour ouvrir le compteur et mettre Monaco devant à l’heure de jeu (61e).
« Les deux sont forts dans le duel »
« C’est un but qui montre notre style, confirme le défenseur Thilo Kehrer. Le pressing c’est collectif, on a besoin de tout le monde mais on sait que les deux sont forts dans le duel. Quand ils sont comme ça, ils nous aident énormément. »
Le duo n’est pas étranger à la force de frappe de l’ASM, équipe de Ligue 1 qui se crée le plus d’occasions après une récupération haute. « On a eu d’autres occasions en première mi-temps où on a gagné le ballon très haut dans le camp adverse », appuie Kehrer, en pensant probablement à la frappe lourde de Minamino après avoir gratté le cuir dans les pieds de Bentaleb. Chagriné par l’impact du milieu algérien de Lille en première période, Adi Hütter a d’ailleurs adapté des choses à la pause pour garder l’emprise et éviter à Fofana et Zakaria de se retrouver en infériorité numérique dans l’entrejeu. Un réajustement à-propos et gagnant, l’ASM dégageant une vraie sensation de domination physiquement en seconde période.
Le Français et le Suisse ont récupéré 14 ballons face au Losc et l’équipe a cumulé 9 tacles et 6 interceptions dans la moitié de terrain nordiste, soit quinze ballons grattés au-delà de la ligne médiane selon des statistiques de l’Équipe.
« Ce n’était pas un coup de chance, je l’ai vraiment placé »
Plus globalement, on constate aussi une vraie influence des deux joueurs au niveau statistiques et donc comptable. Avec désormais trois buts et trois passes décisives pour Fofana et trois réalisations pour Zakaria, les milieux savent faire le sale boulot mais aussi briller dans le dépassement de fonction. Tout bénef pour Monaco, qui peut compter sur une réussite en hausse de l’international français face au but: « Je ne pense pas faire différemment, je prends ma chance quand il faut mais c’est vrai que dans l’équipe on me reproche de ne pas assez la prendre, explique-t-il avec transparence. Je préfère marquer un but facile. Mais sur celui-là, je n’ai vu personne faire de course donc je me suis dit : « Au moins si je rate, personne ne me reprendra’’ (sourire). Mais ce n’était pas du tout un coup de chance, je l’ai vraiment placé. »
« C’est une paire qui ne te laisse pas respirer »
Ancien gardien de Nice et du PSG, Jérôme Alonzo a commenté le match pour Prime Video. Le duo l’a impressionné. « Ce sont deux profils un peu différents mais qui se retrouvent sur l’impact physique, ils agressent systématiquement l’adversaire. C’est une paire qui ne te laisse pas respirer et qui peut même jouer en deux contre trois. Ce sont des faux lents quand ils sont lancés vers le but. Mercredi, j’ai été stupéfait par la vitesse de Zakaria. Et j’ai l’impression que ce sont des mecs qui rendent les autres meilleurs. » Quid du niveau parfois irrégulier de Fofana? « Denis est un joueur qui marque peut-être plus l’imaginaire collectif parce que c’est un peu une nouveauté pour nous. Youssouf, on ne le découvre pas et on sait qu’il est fort donc notre jugement peut parfois être biaisé. »
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