« Déposséder la France de la maîtrise du feu nucléaire serait une forfaiture » pour François-Xavier Bellamy

Un « symbole de la méritocratie » – Sciences Po Paris – devenu « symbole du renoncement et de la démission », un chef de l’Etat versant dans le « grand n’importe quoi » quand il dit réfléchir à une possible européanisation de la dissuasion nucléaire française… Tête de liste LR aux élections européennes, François-Xavier Bellamy n’y est pas allé de main morte, dimanche 28 avril, au micro du Grand Rendez-vous Europe 1-CNews- « Les Echos ».

Le député européen et chef de la délégation française au PPE est vent debout contre le président de la République qui, dans le sillage de sa longue allocution à la Sorbonne sur l’« Europe puissance », a déclaré dans une interview samedi à la presse quotidienne régionale vouloir « ouvrir le débat » quant à l’opportunité de mutualiser à l’échelle européenne non seulement la défense anti-missile et les tirs d’armes de longue portée, mais aussi l’arme nucléaire. « Déposséder la France de la maîtrise du feu nucléaire serait une forfaiture », a lancé François-Xavier Bellamy, qui a aussi dénoncé l’affaiblissement, orchestré par l’exécutif avec la bénédiction des Verts, du nucléaire civil (arrêt définitif des 2 réacteurs de Fessenheim et de 12 réacteurs supplémentaires d’ici à 2035 dans le cadre de la Programmation pluriannuelle de l’énergie).

« L’accord de la honte » à Sciences Po

Sans surprise, le vice-président exécutif des Républicains a tout aussi vivement rejeté la proposition de créer un impôt européen (« il n’y a pas d’argent magique, évidemment que ce nouvel impôt pèserait sur les Français !…»). Mais c’est toutefois sur deux autres sujets, bien franco-français ceux-là, que ses propos ont été les plus tranchants : le blocus de Sciences Po Paris et l’accord passé avec les syndicats de la SNCF pour tuer dans l’oeuf toute velléité de grèves à la veille des Jeux Olympiques. « J’ai été révolté par cet accord », a déclaré le porte-drapeau de la droite républicaine aux européennes, en ajoutant que le RN, pour sa part, l’avait soutenu. Loin du « tu casses, tu payes » revendiqué par le Premier ministre Gabriel Attal dans son discours d’investiture, cet aplatissement de l’exécutif devant le pouvoir de nuisance des cheminots relève, selon lui, du « tu menaces, tu encaisses ».

Même chose concernant l’agit-prop qui enflamme Sciences Po sur fond de guerre à Gaza. L’accord récemment conclu par la direction de l’établissement avec les manifestants revient à « donner raison aux étudiants proches de LFI qui bloquent, qui insultent […] Ce n’est pas ‘tu casses, tu payes’ ; c’est ‘tu bloques, tu l’emportes’ », a ironisé François-Xavier Bellamy. Lequel n’en revient pas que cet « accord de la honte » ait été soutenu par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau, alors que celle-ci aurait bien plutôt dû « stopper les financements publics » à une école aujourd’hui gangrenée par un « entrisme mêlé de gauchisme et d’antisémitisme ».

Seul motif de satisfaction aux yeux de François-Xavier Bellamy : la récente directive de l’Union européenne assimilant la gestation pour autrui (GPA) à la traite d’êtres humains. La GPA en soi, et non la seule GPA forcée, à laquelle des femmes seraient contraintes par la force ou par la ruse, a bien souligné le député. Qui souligne que ce texte guidé par la défense de « la dignité humaine » a été porté par « des parlementaires de tous bords, de gauche comme de droite ».

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