L’affolement autour de Sciences-Po, révélateur d’une France qui perd la boule, par Samira Sedira – Libération

Depuis que des étudiants de Sciences-Po Paris ont décidé de bloquer l’entrée de l’établissement pour exprimer leur soutien au peuple palestinien, la folie guette parmi les politiques et intellectuels à l’indignation sélective, qui passent leur temps à nous expliquer que seul le débat compte mais dégainent la tronçonneuse à la moindre objection.

C’est officiel : la France est une vieille dame en pleine décompensation psychotique. Une vieille dame qui passe son temps à bourrer le bas de sa porte d’entrée avec du papier journal pour éviter que le jour passe, et qui compose le numéro du poste de police le plus proche sitôt qu’un peu de musique s’échappe d’un appartement voisin. Elle a connu des jours meilleurs, la p’tite dame, des temps plus légers. Mais depuis que des étudiants de Sciences-Po Paris ont décidé de bloquer l’entrée principale de l’établissement (ciel !) pour exprimer leur soutien au peuple palestinien, la folie guette.

Et elles sont nombreuses les réactions scandalisées. Hormis les piliers de comptoir propulsés à la tête des chaînes d’info et les philosophes du PAF qu’on ressort des soupentes humides à chaque changement de saison pour nous expliquer comment et quoi penser, nombreux sont les politiciens qui ont poussé leurs cris d’orfraie. Tellement nombreux qu’ils pourraient aisément former leur propre ensemble vocal. On aurait pu les appeler «The Papas and the Mamas» si le nom n’était pas déjà pris. On ne les citera pas tous, et puis d’ailleurs à quoi bon, puisqu’ils poussent tous la même note.

Mentionnons tout de même, parmi ceux dont la note est la plus aiguë, l’incroyable lam