La Guinée, plus ambitieuse que prévu

La Guinée prépare sa prochaine sortie pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 face à l’Algérie.

Même si trois points les séparent au classement et que son futur adversaire algérien fait office de grandissime favori pour décrocher le seul billet du groupe qualificatif à la prochaine Coupe du Monde, le sélectionneur de la Guinée Kaba Diawara affiche clairement son ambition de passer ce cap et de franchir cette étape, à même «de remplir (son) contrat à 100 %».
Or, avant de songer à contrecarrer les plans des Verts à l’occasion du prochain rendez-vous entre les deux sélections, au mois de juin, à Alger, Kaba Diawara a une autre mission tout aussi à gros enjeux : qualifier le Sily U23 aux Jeux Olympiques de Paris-2024. C’est que, depuis le 5 avril dernier, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux porte la double casquette de sélectionneur des A et des Olympiques, ce qui lui confère les pleins pouvoirs et autant de responsabilités, aussi bien en cas de succès qu’en cas d’échec.

Pleins pouvoirs pour Diawara

Dans une semaine, il dirigera, de fait, les moins de 23 guinéens contre l’équipe asiatique arrivée quatrième lors de la Coupe d’Asie des Nations U-23 de l’AFC qui se déroule actuellement au Qatar et qui verra l’Ouzbékistan défier le Japon en finale vendredi. Défaites en demi-finales sur le même score (2-0), les sélections indonésienne et irakienne se livreront aujourd’hui bataille pour la 3ème place continentale.
Et c’est justement le vainqueur de ce face-à-face qui affrontera la Guinée de Diawara le 9 mai (jeudi prochain) à Clairefontaine, en France. «La seule option pour y arriver est la victoire. Notre quatrième place lors de la Coupe d’Afrique des Nations U-23 de la CAF, a rallongé le chemin vers Paris, mais on y croit dur comme fer», précisait, d’ailleurs, au micro de la FIFA, le patron du Silly au micro de la FIFA pour lequel «c’est un mélange de sentiments qui se bousculent».

«Il fallait miser sur notre jeunesse»

«Je suis à la fois tendu, honoré et fier. En 1968, la Guinée avait participé au Tournoi Olympique en tant qu’invitée. Pour cette édition, il va falloir aller chercher notre qualification sur le terrain. C’est une pression en plus. Si la fédération a fait appel à notre staff, c’est pour qu’on amène de la rigueur et du sérieux à cette équipe olympique. On va s’y atteler dès à présent car l’échéance est courte.
On n’a qu’un seul match, ça passe ou ça casse » indiquait, confiant, Kaba Diawara qui garde, aussi et surtout, dans le viseur, les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 et la double confrontation à venir face à l’Algérie, le favori du groupe G. Encore qu’une éventuelle qualification au Tournoi Olympique de Football masculin des JO de Paris 2024 qui débutera le 24 juillet boosterait énormément le futur adversaire des Verts.

Petkovic est averti

«Cela justifierait nos progrès.Lorsque j’ai pris la tête de la sélection (en décembre 2021, ndlr) et que j’ai présenté mon projet aux dirigeants, j’ai tout de suite dit qu’il fallait miser sur notre jeunesse, qu’il fallait apporter des bases solides pour les dix prochaines années.
On s’est qualifiés deux fois de suite pour la CAN où on a franchi un palier en atteignant les quarts de finale lors de la dernière édition. On progresse. Une grande partie des joueurs qui étaient présents en Côte d’Ivoire sont éligibles pour les JO, ce qui validerait le projet proposé. Puis il ne restera plus qu’une étape : une participation à la Coupe du Monde. Si cela se passe comme prévu, j’aurai rempli mon contrat à 100 % » argumente l’ambitieux Diawara. Ayant certainement pris acte de la feuille de route du rival guinéen, Vladimir Petkovic est, de fait, averti. Dans leur long (10 matches) et sinueux chemin vers le Mondial des Amériques, les Verts auront peut-être affaire à une sélection stimulée et grandement motivée par sa qualification aux J.O.

RACHID BELARBI