Total en passe de quitter la cotation en France ? “Une décision grave. Je suis là pour faire en sorte que ça n’ait pas lieu”
TotalEnergies pourrait transférer sa cotation principale à New York, projet est assez mal accueilli par la sphère politique française. Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a en effet souligné dans une interview donnée à BFM TV la gravité de la situation. “Je suis là pour faire en sorte que ça n’ait pas lieu, parce que je pense que c’est une décision qui est grave”, a-t-il affirmé.
Le rêve américain versus les normes environnementales ?
Le groupe semble las du manque d’appétit des investisseurs européens pour le secteur pétrogazier. Son PDG Patrick Pouyanné a en effet affirmé devant des sénateurs français que “les politiques, au sens large, ESG (environnement, social et de gouvernance, NdlR) ont plus de poids en Europe”. Le PDG observe que “la base d’actionnaires européens de TotalEnergies diminue, notamment la base française” qui a reculé de “7 % au cours des quatre dernières années, largement à cause des réglementations, de la pression qui est faite sur eux”.
En quittant Paris pour New York, TotalEnergies chercherait à se rapprocher des investisseurs américains moins contraints par des règles d’investissement durable. “Nous observons clairement plus d’appétit pour les actions d’entreprises des secteurs énergétique, pétrole et gaz du côté de l’Amérique du Nord qu’en Europe”, a encore plaidé Patrick Pouyanné, qui envisage de gonfler la valorisation boursière de son groupe. “Ce n’est pas une question d’émotion. C’est une question d’affaires”, a conclu le dirigeant de l’entreprise, tout en assurant que le siège social de ce fleuron du CAC 40 resterait bien à Paris.
« C’est hypocrite car l’Europe a besoin de pétrole et de gaz »: les financements de projets pétroliers ont-ils encore de l’avenir ?
Le patron du groupe pointe aussi le changement en France du label Investissement socialement responsable (ISR), qui exclut désormais les entreprises exploitant du charbon ou des hydrocarbures non conventionnels. Ahmed Ben Salem, analyste du groupe financier Oddo BHF, nuance ce point en indiquant que les fonds labellisés ISR représentaient 1,7 % de l’actionnariat de TotalEnergies, selon l’agence France-Presse.
Je suis là pour faire en sorte que ça n’ait pas lieu. »
Remonté, le ministre Bruno Le Maire a affirmé qu’il comptait se battre pour que ce déménagement de la Bourse de Paris “n’ait pas lieu”. “Est-ce que l’intérêt suprême de la nation est de garder le siège social de Total en France et la cotation principale de Total en France ? Oui, et donc je me battrai pour ça”, a-t-il ajouté. “Nous avons besoin de Total”, a-t-il souligné, mentionnant le plafonnement à moins de 2 euros du litre du carburant dans ses stations françaises.
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.