Traite des personnes : fidèle à ses engagements internationaux, le Gabon veut muscler la lutte | Gabonreview.com
Une réunion du Comité interministériel consacrée à la problématique de la traite des personnes en République gabonaise, présidée par le Premier ministre la Transition, Raymond Ndong Sima, s’est tenue ce jeudi 2 mai à l’Immeuble du 2-décembre. Sous la houlette du chef du gouvernement, les responsables des départements ministériels concernés ont examiné les contours de ce dossier brulant pour le Gabon. L’objectif étant de mieux organiser la lutte et de redorer l’image du pays, en respect des engagements internationaux en la matière.
Depuis quelque temps, le Gabon est accusé d’entretenir la traite des personnes, bien qu’ayant ratifié un certain nombre de traités internationaux interdisant la pratique. Raison pour laquelle les ministres de la Justice, Paul-Marie Gondjout, des Transports, le capitaine de Vaisseau Loïc Moudouma Ndinga et des Affaires sociales, Nadine Nathalie Awanang, ainsi que les représentants des ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères se sont retrouvés, le 2 mai, avec le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima.
«La question de la traite des personnes s’apparente, du point de vue des Nations-Unies, à un esclavage des temps modernes. Cette situation a été présentée au Gabon et notre pays a ratifié la Convention internationale sur la lutte contre la traite des personnes», a rappelé le ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout.
Il a fait savoir qu’avec la ratification de ces différents textes, le Gabon est «obligé de prendre des textes et de lutter contre la traite des personnes qui viennent par des flux migratoires».
Ne pas le faire, estime-t-il, revient à inscrire le pays sur la liste noire et l’exposer à des restrictions. Toute chose qui ferait que si le Gabon ne s’engage pas pleinement, par la prévention et la lutte contre le trafic des personnes, il serait exposé à des répercussions et sanctions financières.
Le Gabon, pays de paix et terre d’opportunités, fait face, chaque année, à l’immigration clandestine. Le phénomène a pris de l’ampleur à telle enseigne que des migrants ont importé des pratiques sociologiques de leurs pays d’origine vers le Gabon. Ce qui se caractérise par la présence en territoire gabonais et dans des ménages des jeunes filles ou garçons, généralement non scolarisés, effectuant des travaux au noir et parfois à longueur de journée, voire de la nuit.
«Au-delà de tous les mécanismes qui ont été mis en place les précédentes années, le gouvernement a pris un décret portant création, attributions et fonctionnement de la Commission nationale de prévention et de lutte contre la traite des personnes», a, pour sa part, indiqué la directrice générale des Droits de l’Homme au ministère de la Justice.
Le Code pénal gabonais est actuellement en révision. Le nouveau texte intègre et réprimande sévèrement les infractions liées à la traite et celles relatives aux trafics illicites des migrants.
Qu’à cela ne tienne, en attendant la finalisation de ce document, le ministère de la Justice a fait parvenir une circulaire invitant les juridictions à faire preuve de célérité dans le traitement des dossiers liés à la traite des personnes.
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