la France veut célébrer les 60 ans d’une « relation spéciale » avec la Chine

Le président chinois se rend en France dimanche pour une visite d’État de deux jours. L’occasion de célébrer des relations diplomatiques qui ont beaucoup évolué depuis la reconnaissance de la Chine communiste par le général de Gaulle, en 1964.


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L'ambassadeur chinois en France, Huang Chen, le président de la République, Charles de Gaulle, et le ministre des Affaires étrangères, Maurice Couve de Murville, le 6 juin 1964 à l'Élysée. (STRINGER / AFP)

Xi Jinping est attendu dimanche 5 mai en France pour une visite d’État qui va durer deux jours, lundi et mardi. Le dernier voyage du président chinois en Europe remonte à 2019, juste avant la pandémie de Covid. La France et la Chine célèbrent cette année les 60 ans de leurs relations diplomatiques. La France a été le premier pays occidental à reconnaître la Chine de Mao Zedong. Les deux pays veulent célébrer une « relation spéciale ».

L’annonce a été faite officiellement le 27 janvier 1964, par un simple communiqué, en cinq lignes. Quelques jours plus tard, le général de Gaulle reçoit la presse à l’Élysée. Et après une heure de conférence, il finit enfin par expliquer les raisons de ce tournant historique. « Il n’y a évidemment là, de notre part, rien qui implique aucune sorte d’approbation à l’égard du régime qui domine actuellement la Chine, déclare-t-il. En nouant avec ce pays, avec cet État, des relations officielles, la France ne fait que reconnaître le monde tel qu’il est. »

Un acte courageux du général de Gaulle

Claude Martin, ancien ambassadeur de France en Chine, qui a fait partie de la première équipe envoyée à Pékin, évoque un acte courageux. « Aux Nations unies, c’était Taiwan qui représentait la Chine, rappelle-t-il. Mais pendant ce temps-là, il y avait un pays qui à l’époque avait à peu près 850 millions d’habitants, mais qui était de se doter lui aussi de l’arme nucléaire. En reconnaissant la Chine, le général de Gaulle n’avait pas du tout l’intention de renforcer le communisme en général, au contraire. »

« Dans les déclarations qu’il a faites à ce moment-là, il est clair qu’il voyait dans la Chine le vieil empire chinois et pas du tout la puissance communiste. »

Claude Martin, ex-ambassadeur de France en Chine

à franceinfo

60 ans après, la France enregistre un déficit commercial de 50 milliards d’euros en Chine. Un fossé grandissant sépare les valeurs démocratiques occidentales de Xi Jinping. Comment la France va-t-elle faire entendre sa voix durant cette visite d’État ? Pour peser sur la Chine et garder aussi son autonomie stratégique vis-à-vis des États-Unis qui crient au danger chinois, Emmanuel Macron européanise une fois de plus son entretien avec Xi Jinping. Il invite la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, lundi à Paris.


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