«À l’heure où la liberté de création est menacée dans le monde, l’Europe doit continuer à défendre, haut et fort, ce principe essentiel à la démocratie», a souligné le ministre français chargé de l’Europe, Jean-Noël Barrot.
«La politique n’a pas sa place à l’Eurovision», a estimé vendredi le ministre français chargé de l’Europe, Jean-Noël Barrot, qui juge «inacceptables» les «pressions sur les artistes» appelés au boycott à l’encontre d’Israël lors de la finale samedi de l’Eurovision.
Israël s’est qualifié jeudi soir pour la finale du concours européen de la chanson à Malmö, en Suède, après que près de 12.000 personnes ont manifesté dans cette ville contre la participation d’Israël. Le pays est représenté par Eden Golan, 20 ans, et la chaîne publique israélienne KAN, avec la chanson Hurricane. Les organisateurs de l’Eurovision n’avaient pas validé sa première chanson Pluie d’octobre, largement perçue comme une référence trop politique à l’attaque sanglante du groupe islamiste Hamas en Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre meurtrière à Gaza.
Compétition apolitique
Le règlement de l’Eurovision prévoit que la compétition reste apolitique: «Tous les radiodiffuseurs participants (…) doivent veiller à ce que le concours de chanson de l’Eurovision ne soit en aucun cas politisé et/ou instrumentalisé et/ou discrédité de quelque manière que ce soit». Israël a intégré le groupe de 26 pays qui s’affronteront samedi pour succéder à la Suède comme lauréate de cette compétition, qui avait été suivie en 2023 par 162 millions de téléspectateurs. Selon le ministre français, interrogé par le quotidien Libération, «les pressions sur les artistes sont inacceptables». «À l’heure où la liberté de création est menacée dans le monde, l’Europe doit continuer à défendre, haut et fort, ce principe essentiel à la démocratie», a-t-il souligné.
«Dans le cas particulier de l’Eurovision, ces pressions sont contraires à l’esprit du concours, dont la devise est “Unis par la musique” et qui a vocation à rapprocher les peuples d’Europe, et au-delà, autour de la création artistique, du chant. C’est cela qui doit rester au coeur de la compétition», insiste-t-il. Jean-Noël Barrot estime que le «concours joue un rôle important dans le renforcement perpétuel du sentiment d’appartenir à une culture commune. Il permet de rassembler les Européens à travers la musique, au-delà des barrières de la langue (…) et de (leur faire) découvrir ce que la culture européenne a de meilleur (…) C’est un acquis précieux qu’il faut préserver», conclut-il.
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