De l’Amérique du Sud aux Pays de la Loire, itinéraire de la cocaïne

La longue traversée de dix jours dans l’océan Atlantique prendra fin dans quelques minutes. Le temps pour le porte-conteneur en provenance de Fort-de-France, en Martinique, d’emprunter l’estuaire de la Loire, de franchir le pont de Saint-Nazaire et d’accoster au Terminal du Grand Ouest (TGO) situé quelques kilomètres en amont. Son arrivée sur le port de Montoir-de-Bretagne est très attendue par les dockers aux commandes des rampes d’accès, des portiques et des grues qui permettent de décharger au plus vite les grosses boîtes, surnom donné aux conteneurs. À l’intérieur, des produits du quotidien mais pas seulement. 75 % de la cocaïne qui circule emprunte le vecteur maritime, estime ainsi Michel Gandilhon, chargé d’études et chercheur à l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).

Saint-Nazaire a tout pour devenir une zone stratégique pour les trafiquants de drogues.

— Michel Gandilhon, chargé d’études et chercheur à l’OFDT

Tous les grands ports sont touchés, et Saint-Nazaire n’échappe pas à ce fléau. C’est un grand centre d’accueil de plateformes logistiques multimodales, avec des conteneurs qui repartent vers Le Havre et Anvers, qui bénéficie d’une logistique routière ou fluviale. C’est une porte entrée dans une région avec des métropoles importantes : Nantes, Angers, Rennes, Tours, Le Mans, avec des consommateurs, des endroits festifs, des pôles étudiants, analyse celui qui travaille sur les questions liées au marché des stupéfiants et à la géopolitique des drogues. Saint-Nazaire a tout pour devenir une zone stratégique pour les trafiquants de drogues.

La drogue dissimulée dans le café, le sucre ou le sable

Avec 144 000 conteneurs recueillis en 2023, c’est le quatrième port français, loin derrière Le Havre, Marseille et Dunkerque, ce qui ne l’empêche pas d’être très prisé. « La première découverte d’une grosse quantité de drogue à Montoir, c’est en 2019. On avait des informations, on savait que ça existait, mais personne n’y croyait vraiment », commente un policier nantais.

Depuis cette date, 16 dockers du port ont été mis en cause et les saisies parlent d’elles-mêmes : 366 kg de cocaïne en février 2021, 172 kg en mai 2022, 439 kg le 15 mai 2023…

La drogue est dissimulée dans des matières premières comme le sable, la ferraille ou dans des denrées périssables comme le café, le sucre,…

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