Un collectif amazigh a adressé une lettre urgente au président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, actuellement à la tête de l’Union africaine (UA), demandant son intervention pour mettre fin à ce qu’ils qualifient de « génocide systématique » contre les populations touareg et maures, en Azawad, au nord du Mali.
Cette région est, en effet, le théâtre d’affrontements violents et d’atrocités commises par l’armée régulière de Bamako, appuyée par la milice russe Wagner, accusée de mener des opérations d’épuration ethnique contre les civils. La communauté internationale, y compris les 54 États membres de l’Union africaine (UA) et les médias globaux, est critiquée pour son silence face à ces actes que le collectif décrit comme un nettoyage ethnique abominable. Ce silence est perçu comme un signe de complicité passive dans ces crimes horribles.
En plus de dénoncer l’indifférence internationale, le collectif pointe du doigt l’Algérie pour son rôle présumé dans le soutien à certaines factions terroristes dans la région. Les services de renseignement militaire algériens sont accusés d’aggraver l’instabilité dans le Sahel, craignant que l’autonomie politique des Touaregs maliens n’inspire des revendications similaires parmi les Touaregs algériens.
Le collectif appelle toutes les nations africaines à unir leurs efforts et utiliser leur influence pour promouvoir la paix, combattre le terrorisme, et mettre fin aux conflits civils. Ils suggèrent de cesser de dérouler le tapis rouge pour les fonctionnaires des États soutenant le terrorisme, en particulier l’Algérie, de couper les liens diplomatiques et économiques avec ces pays, et d’inviter la Russie à retirer ses mercenaires de l’Afrique, particulièrement du Mali et de la Libye.
Le président du collectif, Rashid Raha, appelle l’Union africaine à activer ses mécanismes diplomatiques et institutionnels pour résoudre les conflits politiques en Afrique, notamment le conflit dans le nord du Mali, qui ouvre la porte aux interventions étrangères menaçant la sécurité nationale des pays du Sahel et de l’Afrique en général. Raha prône l’autonomie pour la région d’Azawad comme solution durable et réaliste pour réconcilier les parties en conflit et coopérer contre les menaces sécuritaires et les interventions algériennes.
Le collectif demande également que la diplomatie marocaine intervienne en tant que médiateur dans ce conflit, compte tenu de la confiance que le Royaume du Maroc inspire aux différentes parties et de ses relations étroites tant avec le gouvernement malien qu’avec les Azawadiens.
Bref, des leaders touaregs et des organisations internationales, y compris l’organisation « Imouhagh » pour la justice et la transparence, pressent la communauté internationale d’intervenir d’urgence pour arrêter le bain de sang et les atrocités commises contre les civils innocents en Azawad.
Ils appellent à des sanctions internationales contre le gouvernement malien, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en armes utilisées dans les opérations militaires soutenues par la milice Wagner. La coalition rebelle du nord du Mali, le Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA), a récemment clarifié ses objectifs renouvelés dans un communiqué de presse. Selon ce dernier, le CSP-DPA se bat non seulement pour la protection des populations, mais encore pour obtenir un statut politique et juridique distinct pour les régions du nord du Mali, connues sous le nom d’Azawad.
Cette annonce marque une étape significative dans leur quête pour la reconnaissance de l’autonomie de l’Azawad, soit par l’indépendance, soit par une intégration autonome au sein de l’État du Mali. Cette demande complexifie les négociations avec le gouvernement central de Bamako, qui reste fermement opposé à toute forme de sécession. Le CSP-DPA, maintenant renommé Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), se trouve donc à un carrefour critique, cherchant à équilibrer ses aspirations indépendantistes avec la nécessité d’une paix durable dans la région.
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