Au Bénin, les prix du maïs connaissent une hausse importante. Une situation qui a conduit les autorités à interdire l’exportation de cette céréale. La mesure vise à assurer un approvisionnement correct du marché et une disponibilité du produit pour les consommateurs. Cette interdiction d’exporter vers les pays voisins pourrait entraîner une tension autour de cette denrée, essentielle à la consommation humaine et animale dans la zone.
L’exportation incontrôlée du produit vers les pays voisins aurait conduit à une rareté et une cherté inédites du produit. Pour stabiliser cette situation et rendre le maïs accessible aux populations, les autorités ont décidé d’interdire la sortie du produit jusqu’à nouvel ordre, selon plusieurs médias. Intervenant en avril dernier sur la question, le ministre béninois de l’Agriculture, Gaston Dossouhoui, avait expliqué les tensions autour du maïs. Selon lui, c’est à la faveur de l’interdiction d’importer des produits carnés, il y a deux ans, que les éleveurs de poulets ont voulu constituer des stocks de maïs pour leurs élevages. Une situation qui a amené les commerçants à entamer des spéculations. La deuxième raison, toujours selon le ministre, est d’ordre exogène. Elle émane de la forte demande de la zone du Sahel, devenue grande consommatrice de cette céréale. Or « le corridor le plus sécurisé est celui du Bénin », a-t-il soutenu. Citant notamment le Nigeria, il a estimé que ce pays avait besoin du maïs béninois, malgré sa grande production, compte tenu de l’importance de ses élevages.
Forte demande du Sahel
« Les sorties massives et frauduleuses vers les pays de l’Interland (Burkina Faso, Mali, Niger) » seraient la cause de cette hausse de prix. Malgré une hausse régulière de sa production, qui est passée de 1 100 000 tonnes environ à 1 800 000 tonnes, avec des besoins autour de 1 000 000 de tonnes, les spéculations et la forte demande ont fait grimper les prix. Cette mesure d’interdiction « jusqu’à nouvel ordre », selon les autorités, est une mesure de précaution, qui vise à protéger le stock national de sécurité.
Estimée à 4,1 millions de tonnes pour la campagne 2023-2024, la production malienne de maïs reste la plus importante, devant le riz (3 millions de tonnes), le mil et le sorgho. Le pays prévoit une hausse d’environ 12% de sa production céréalière pour la campagne 2024-2025. Le deuxième producteur de céréales en Afrique de l’Ouest après le Nigeria avait aussi adopté une mesure d’interdiction d’exporter en 2021 pour éviter une pénurie.
Journal du Mali
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