Le Niger formule des accusations graves à l’encontre du Bénin

Niamey (© 2024 Afriquinfos)- Les tensions qui prévalent actuellement entre Niamey et Cotonou sont loin d’être révolues, suite à une nouvelle accusation du Premier ministre nigérien formulée contre le Bénin. Selon le Chef du Gouvernement nigérien, Mahaman Lamine Zeine, les autorités béninoises hébergent, en connivence avec la France, des terroristes.

Mahaman Lamine Zeine affirme avoir des preuves de la présence de cinq bases françaises au Bénin.  «Sur le territoire du Bénin, il y a des bases françaises », a indiqué le Premier ministre nigérien. Ajoutant que «sur certaines d’entre elles, on entraîne des terroristes qui doivent venir déstabiliser [son] pays ». Et c’est la raison pour laquelle «nous avons souverainement décidé de garder notre frontière fermée avec le Bénin», a en outre déclaré Lamine Zeine, ce samedi 11 mai 2024.

Cette accusation, le Président béninois, Patrice Talon l’avait rejetée la semaine dernière, la qualifiant de «ridicule» et surtout niant toute présence d’une base française au Bénin. Aussi, le Président Talon a-t-il expliqué que le Bénin n’avait strictement aucun intérêt à déstabiliser le Niger qu’il considère comme un pays frère.

Dans cette même veine, Wilfried Houngbedji, porte-parole du gouvernement béninois, a aussi dément formellement les accusations du Premier ministre du Niger sur l’existence de cinq bases militaires étrangères visant à déstabiliser son pays. «À l’heure où je vous parle, nous n’avons aucune force militaire installée au Bénin. Nous n’avons aucune base militaire étrangère installée chez nous. Dans notre stratégie de riposte efficace, nous avons entretenu un maillage de notre territoire en construisant des petits camps militaires dans des zones que nous avons jugés stratégiques pour assurer l’intégrité de notre territoire et la sécurité de nos populations, a-t-il dit au micro de RFI.

Et de marteler: «Nous sommes prêts demain à ce que le Niger envoie tout ce qu’il compte de journalistes indépendants au Bénin. On va organiser une mission et ils verront très bien qu’il n’y a que des Béninois qui tiennent ces camps». Au cours de son intervention, le Premier ministre nigérien a également évoqué une dizaine d’accords conclus entre le Bénin, le Niger et la Chine au sujet du transport du pétrole nigérien. Il accuse le Bénin de les avoir violés en décidant d’empêcher l’exportation du brut convoyé depuis le Niger.

Pour Mahaman Lamine Zeine, ce sont des milliers d’emplois directs et des revenus fiscaux importants qui sont en péril. Début mai, le Bénin a interdit aux navires de charger du pétrole nigérien tant que Niamey ne rouvre pas sa frontière. Le 6 mai dernier, le Bénin a pris la décision d’empêcher l’accès à ses eaux territoriales aux navires devant embarquer le pétrole nigérien à partir de la station terminale de l’oléoduc Niger-Bénin à Sèmè-Kpodji.

D’après Cotonou, cette décision est en réaction à l’attitude des autorités nigériennes restées fermées à toutes les initiatives béninoises pour un retour à une coopération normale depuis la levée, fin février, des sanctions prises par la Cedeao contre le pays au lendemain du renversement du Président Mohamed Bazoum. Toutefois, le premier ministre nigérien a en outre ajouté que son pays est « prêt à rouvrir » sa frontière avec le Bénin lorsqu’ils auront « la certitude » que leur «territoire est en sécurité ». Mahaman Lamine Zeine a achevé  ses propos sous une forme d’ouverture souhaitant qu’une solution soit trouvée entre les deux pays. Le Niger a demandé à la partie chinoise de jouer la médiatrice.

Vignikpo Akpéné

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