En Guinée, le verdict du procès des évènements du 28 septembre pourrait tomber avant les vacances judiciaires c’est-à-dire en août prochain. C’est ce qu’a déclaré, le lundi 13 mai, le président du tribunal de Dixinn à l’ouverture des plaidoiries. Des plaidoiries qui ont commencé justement avec le passage de la partie civile. Celle-ci réclame d’ores et déjà l’indemnisation des victimes à plus d’1 milliard de francs guinéens, soit environ 100 mille euros par personne et réitère sa demande de requalification des faits jugés en crime contre l’humanité. 11 accusés parmi lesquels l’ancien président de la transition,le capitaine Moussa Dadis Camara sont poursuivis par le tribunal de Dixinn.
La partie civile insiste sur l’indemnisation des victimes
A l’audience du procès des massacres de Conakry en 2009 consacrée aux plaidoiries, les avocats de la partie civile ont donné le ton. Pour Maître Thierno Souleymane Barry, il faut penser à la réparation des dommages. « Nous avons catégorisé les crimes en demandant des réparations en fonction de ces crimes », explique t-il.
Selon le juriste « il y a le cas des blessés, des viols, des disparusdonc les sommes varient entre 1 milliard et 1 milliard 500 millions par personnes pour ces différentes catégories. Et nous avons demandé 20 milliards également pour des dommages et intérêts. Et nous avons sollicité aussi du tribunal l’indication d’astreindre, donc en cas de non paiement, qu’il y ait une pénalité d’une valeur d’1 million de francs guinéens par jour de retard. Nous avons également sollicité qu’il plaise au tribunal d’indiquer les intérêts et les moratoires tout en faisant assortir sa décision d’exécution provisoire nonobstant recours et appel ».
Les arguments de la défense
Mais les avocats de la défense balaient ces argumentations, estimant qu’elles ne sont pas justifiées à cette phase du procès. La défense veut prouver que les accusés sont innocents.
Selon Maître Bomby Mara, avocat de la défense « ce qui est évident, c’est que, nous avons le temps en notre qualité d’avocats de la défense pour démolir complètement ce qu’il sont en train de construire en château de cartes et présenter effectivement l’inexistence des éléments constitutifs surtout à l’endroit de mon client colonel Abdoulaye chérif Diaby. Selon l’avocat, sont client est « poursuivi pour des faits précis qui non seulement au-delà de ces faits non précis, constituent des infractions relativement de non-assistance à personnes en danger et coups et blessures volontaires », assure-t-il. « Un procès pénal repose essentiellement sur les arguments juridiques », explique par ailleurs l’avocat.
« Il n’y a de pratique judiciaire qu’il faut introduire et les questions d’applicabilité des textes, est-ce que les éléments qui fondent vos prétentions sont constitués à l’endroit de X ou Y poursuivi pour des faits de crime. Outre la notion de crime contre l’humanité qu’on a déjà défendu ici et nous avons prouvé par A+B que ça n’a pas sa raison d’être », assure aussi Maître Bomby Mara.
Ces plaidoiries commencent alors qu’un des principaux accusés, le colonel Claude Pivi, ancien ministre chargé de la Sécurité présidentielle de l’ex-putschiste Moussa Dadis Camara est toujours en cavale.
Pour rappel, le massacre du stade de Conakry avait fait selon les Nations unies plus 150 morts et de nombreuses femmes avaient été violées.
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.