Côte d’Ivoire : A l’approche de la présidentielle, le Renouveau Démocratique condamne les dérives langagières, appelle au bon ton et aux débats d’idées pour sortir le pays de la pauvreté

 

 

 

 

 

© Koaci.com – mardi 14 mai 2024 – 18:12

De plus en plus, le Renouveau Démocratique constate « des sorties et des attaques personnelles contre des leaders politiques par des acteurs politiques ». Lamoussa Djinko, Président de cette formation politique était face à la presse, ce mardi 14 mai 2024 au siège de sa formation politique sis à Cocody Attoban.

Il a affirmé que cette situation l’inquiète énormément, parce que « la Côte d’Ivoire est à 17 mois des élections présidentielles, et déjà les politiques ont sorti les TAM TAMS de leur cachette, le feu de bois commence à les chauffer et on entend des sons qui ne sont ni agréables à l’oreille, ni bons pour des pas de danses dans la joie ».

« Ce sont des sons de discordes, des sons de palabre, des sons de division. Les attaques sont personnelles et sont en train de s’élargir de plus en plus au niveau de certains partis politiques. Ce qui est grave, c’est que ces attaques verbales sont perpétrées par des personnages politiques importants. On arrive même aux injures. A telle enseigne qu’on penserait que les bilans et programmes de gouvernement sont moins importants de nos jours aux yeux des Ivoiriens et ce qui importerait ce sont les insultes publiques par des acteurs publiques contre des personnalités publiques », a-t-il déploré.

Le Renouveau Démocratique et son Président, Lamoussa Djinko condamnent ces attaques et demandent à la classe politique d’adopter le bon ton et d’avoir des débats d’idées pour sortir la Côte d’Ivoire de la pauvreté. 

Selon lui, les politiciens doivent s’attaquer aux problèmes qui minent la Côte d’Ivoire au lieu de tomber dans les dérives langagières.

« Nous avons des problèmes à tous les niveaux : problème au niveau de l’éducation, de la santé, de l’économie, de l’agriculture, de l’industrialisation, de la Constitution, de la cour suprême, de la Commission électorale indépendante, du coût de la vie, de la nationalité et de la citoyenneté. Nos paysans, qui font l’économie de ce pays sont toujours pauvres. Notre jeunesse, n’a toujours pas d’emplois. Selon les statistiques, Nous avons une espérance de vie de seulement 58 ans (159 -ème au monde au classement PNUD). Nous avons 4% seulement de nos enfants qui font des études supérieures. Il y a deux millions d’enfants qui abandonnent les études chaque année. Il y a 480 femmes qui meurent chaque année sur 100.000 naissances. La mortalité infantile est élevée. Nous n’avons pas assez d’hôpitaux et le peu que nous avons sont presque tous sous équipés en plateaux techniques. Nous n’avons pas assez de médecins spécialistes. Et la liste est longue. Il y a tellement de problèmes à résoudre et qui perdurent en Côte d’Ivoire, que nous ferions mieux de savoir comment trouver des solutions à chacun de ces problèmes que de s’injurier sur la place publique », a expliqué, M. Djinko.

Au cours de cette rencontre avec la presse, le Président du Renouveau Démocratique a condamné les attaques contre l’ancien président de la République, Laurent Gbagbo.

 

« L’attaque contre Le Président Laurent Gbagbo nous indique que ce pays n’a vraiment pas encore pardonné. En effet, le Président Laurent Gbagbo a été Le Président de ce pays pendant des années. A ce titre, nous lui devons respect et considération. Il a été politiquement actif depuis près de quatre décennies. Il a un bilan et certainement un programme de gouvernement qu’on peut attaquer. Le Président Laurent Gbagbo peut ne rien dire concernant ces attaques. Mais n’oublions pas qu’il y a des gens qui le suivent, et qui peuvent absorber ces attaques différemment. La trajectoire des attaques nous inquiète au Renouveau Démocratique. Sur le plan économique, il suffit qu’on inquiète les investisseurs de si peu, on aura une contraction. Une toute petite contraction de 2% de notre économie nous fera perdre 980 milliards de francs CFA », a-t-il déploré.

Le Président, Lamoussa Djinko a fustigé le comportement du ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, sans le citer nommément qui selon lui, a eu des propos désobligeants envers feu Aimé Henri Konan Bédié, ancien chef d’État et ancien président de la République. Il estime que le Président de la République aurait dû demander purement et simplement la démission du ministre Adjoumani.

« La sortie d’un ministre d’État et porte-parole d’un parti politique contre notre défunt père, le Président Bédié nous a beaucoup surpris et affectés. En tant qu’Africain, Comment comprendre qu’un ministre de la République puisse s’attaquer à un défunt Président de la République, alors que son pays et sa famille biologique n’ont pas encore fini le deuil et continuent de pleurer. En Afrique, nous respectons nos morts. Le Président Henry Konan Bédié représente beaucoup pour ceux qui ont mon âge. Quand je grandissais, les personnalités qui ont marqué mon enfance sont nos pères et présidents Houphouët Boigny, le Président Bédié, Yacé Philippe, Auguste Denise, père Amon Tanoh Lambert, etc. Ce sont ceux-là, qui ont permis à ce pays de faire ses premiers pas. Nous continuons de bénéficier du fruit de leurs labeurs. Certes, des erreurs ont été commises. Mais nous aussi, nous en commettons, car nous ne sommes pas parfaits, nous ne sommes pas DIEU. La nation tout entière vient de perdre un ancien Président, un grand père, un père et nous sommes toujours en deuil puisqu’il n’a pas encore été inhumé. Quelqu’un qui a servi l’État à un niveau si élevé et était un grand homme de la paix, ne mérite pas d’être attaqué de la sorte. La famille est encore en douleur. C’est étonnant qu’un Ministre de ce rang puisse avoir des propos désobligeants envers le Président Bédié. En mon nom personnel et au nom du Renouveau Démocratique, nous demandons pardon à notre mère et grand-mère Henriette Bédié. Le Président Ouattara aurait dû demander purement et simplement la démission de ce ministre. Si nous ne faisons rien pour arrêter ces genres de sorties, nous risquons d’aller à la catastrophe. Le Renouveau Démocratique veut tirer la sonnette d’alarme dès maintenant avant qu’il ne soit trop tard. Notre démocratie est encore très fragile. Nous devrons en tenir compte dans toutes nos démarches politiques », a expliqué, le Président du Renouveau Démocratique.

« Selon nos observations, la notion de Démocratie n’est toujours pas bien comprise ici chez nous. Depuis 1960, date de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, nous luttons pour accepter ce principe de Démocratie. La Démocratie est pourtant très simple. C’est un système politique dans lequel le peuple est souverain. Ce peuple choisit son leader par la voix des urnes, à travers une élection Libre, Transparente, et Participative. C’est un système qui a fait ses preuves ailleurs, sauf en Afrique et particulièrement ici en Côte d’Ivoire. Nous entendons souvent que les Africains, sont incapables de comprendre la Démocratie et de la mettre en pratique. Hélas, nous continuons de donner raison à tous ceux qui ont cette pensée. Depuis notre indépendance en 1960, nous avons eu plusieurs événements malheureux qui ont marqué notre histoire démocratique et qui continuent de nous affecter. La liste des événements anti-démocratiques est longue dans l’histoire de notre pays : 30 ans de parti unique, une période anti démocratique. L’évènement de 1990 comme grand chapitre de la démocratie dans un parti unique qui a vu la fermeture de l’université d’Abidjan et la suspension de toutes les bourses universitaires, 1993 : Le mandat d’arrêt illégal contre le Président Alassane OUATTARA, 1999 : Coup d’Etat militaire, 2002 : La rébellion, 2010 : L’élection présidentielle qui a entraîné la guerre civile 2015 : 2020 : 2025 : Nous commençons à avoir peur », a-t-il poursuivi.

Selon lui, le problème de la Côte d’Ivoire est spirituel. « Tant que nous ne mettons pas Dieu au centre de tout ce que nous faisons, nous n’allons pas nous en sortir. Je ne vois pas. Dieu nous demande de pardonner ; Dieu nous demande d’aimer comme Il nous a aimés ; Dieu nous demande de partager ; Dieu nous demande de ne point tuer ; Dieu nous demande d’aider les orphelins et les veuves. Si nous avons la crainte de Dieu et pratiquons tout cela, nous allons nous en sortir, nous allons prospérer, nous allons vivre longtemps », a-t-il mentionné.

 

Lamoussa Djinko et son parti demandent aux Prêtres, Pasteurs, aux Imams, aux Éminents hommes de Dieu, aux Bishops de prier pour la Côte d’Ivoire et le gouvernement. Ils demandent également au Président Alassane Ouattara d’user de tous ses pouvoirs pour que ce pays soit en paix. 

« Monsieur le Président Ouattara, vous êtes le Président de tous les Ivoiriens. Vous êtes le garant de la paix dans ce pays. Il vous incombe de nous guider vers la démocratie et la paix en Côte d’ivoire. Cette transition de votre génération à la nôtre doit se faire pacifiquement, sans violence. Notre père Bédié n’est plus de ce monde. Il vous appartient à vous deux, vous et le Président Gbagbo d’orienter notre génération vers la paix. Monsieur le Président Ouattara, parlez au Président Gbagbo et à vos deux enfants Soro Guillaume et Blé Goudé pour nous donner une paix durable. Notre souhait, Monsieur le Président Ouattara, est que ce qui vous est arrivé, n’arrive plus à aucun autre ivoirien. Ce qui est arrivé au Président Laurent Gbagbo, n’arrive plus à aucun autre Ivoirien non plus. Vous pouvez nous aider à cela. En 2025, le Renouveau Démocratique souhaite, une élection libre, transparente, ouverte à tous. Nous voulons que tous les Ivoiriens figurent sur la liste électorale au nom de la Paix, de la Démocratie et de la Constitution », a-t-il plaidé.

Lamoussa Djinko est persuadé que la paix définitive de la Côte d’Ivoire repose sur « messieurs les Présidents Ouattara et Gbagbo, leurs ainés et les appelle à la sagesse.

« Que Dieu vous guide, Que Dieu vous donne la sagesse. Que Dieu vous bénisse. Nous invitons la presse, les partis politiques et les leaders de réseaux sociaux de vous engager dans l’expression de la paix, et de la fraternité », a conclu, le Président du Renouveau Démocratique.

 

Wassimagnon 

 

 

  Par Koaci

 

 

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