« On s’adresse à la France qui doute » assure Guillaume Lacroix, tête de liste du Parti radical de gauche aux élections européennes
Le président du Parti radical de gauche mène la liste Europe Territoires Écologie. Dans le cadre de sa campagne électorale, il passe par l’Hérault, ce vendredi, et le Gard, ce samedi.
Vous portez la liste du Parti radical de gauche. Pourquoi ne pas vous être allié avec une autre des principales formations de gauche, le PS par exemple ?
Cela fait trente ans que nous n’étions pas partis en tant que tête de liste lors d’élections européennes. Pourquoi pas partir avec le PS ? La Nupes. Nous avons une ligne claire depuis 2022 : nous sommes la seule formation politique représentée au Parlement qui n’a pas voulu aller dans la Nupes.
Au moment des européennes, nous avons tendu la main pour savoir si ceux qui se disaient déçus de la Nupes voulaient se rassembler. Mais en disant que ce rassemblement ne pouvait se faire que s’il n’y avait pas de Nupes 2 demain, avec La France insoumise. Nous n’avons pas obtenu de réponse satisfaisante sur ce point, voire l’inverse. Parce qu’aujourd’hui le patron des socialistes fustige Jean-Luc Mélenchon mais espère récupérer LFI derrière.
Donc, nous restons sur nos positions, républicaines, laïques, universalistes, qui ne sont pas compatibles avec LFI. Et elles ne le sont d’ailleurs pas non plus sur l’Europe.
Mais ces valeurs auraient pu être compatibles avec la liste du PS et de Place publique. L’entente était vraiment impossible ?
À partir du moment où le patron du PS explique que son sujet c’est de faire demain la Nupes 2 avec LFI mais, rêve-t-il, sans Jean-Luc Mélenchon, et où Raphaël Glucksmann met sur sa liste en n° 3 Pierre Jouvet, l’artisan de la Nupes, on ne voyait pas vraiment ce que l’on pouvait faire ensemble.
De fait, vous avez pris la tête d’une liste où sept partis sont représentés…
Oui. Dont Régions et Peuples Solidaires, qui a quatre députés à l’Assemblée nationale, et deux eurodéputés sortants, Volt, un parti présent dans tous les pays d’Europe, qui a deux députés européens, et toutes les formations politiques, sociales, républicaines, qui étaient dans la convention de Bernard Cazeneuve.
À qui s’adresse votre projet ?
Notre projet s’adresse à la France qui doute. On ne joue par le derby de la France qui va bien entre M.Glucksmann et Mme Hayer. Notre sujet, ce sont ces Français qui ont envie de s’abstenir ou de voter à l’extrême droite. Et pour aller les cher et les convaincre, on fait campagne hors des métropoles. Et pour parler de concret.
Par exemple ?
Le premier point de notre projet : si on défend un renforcement européen, il faut déjà que l’Europe soit capable de fournir des médicaments. On a su fabriquer avions et fusées en Europe avec Airbus, faisons de même avec le médicament. Un Airbus du médicament, avec des facilités de droits et de fiscalité permettrait de faire coopérer les acteurs d’un secteur et de produire en Europe.
Quels autres enjeux prioritaires ciblez-vous ?
On veut ajouter un volet logement au Pacte vert de l’UE : nous proposons un statut de résident dans les métropoles et les zones tendues, , dans ces endroits où les gens travaillent mais ne peuvent pas se loger, ce statut donnera priorité pour acheter son domicile principal.
Autre priorité : mettre trois euros dans les énergies renouvelables à chaque fois qu’on en met un pour le nucléaire. Et dans le cadre de la politique agricole commune, nous sommes pour une régionalisation des aides, et pour une harmonisation des normes de production.
Et pour une Europe de la défense, on propose qu’il y ait un pilier au sein de l’Otan, dans lequel les Européens se regrouperont. Ils sont aujourd’hui en ordre dispersés, et on ne peut plus miser sur les États-Unis pour organiser notre défense.
Les sondages qui vous donnent assez bas vous inquiètent-ils ?
On a aujourd’hui en effet des difficultés à percer parce que notre offre est nouvelle, mais aussi parce que le niveau de temps de parole donné aux listes dans les médias audiovisuels nationaux est totalement injuste. Notre démarche n’est pas identifiée parce que nous n’avons accès à aucun débat.
En fait, les Français n’entendent jamais parler de nous, sauf quand la presse quotidienne régionale nous donne la parole.
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