Et ce n’est pas une tâche facile car les patients n’ont pas tous le même accès aux différents traitements. De nombreux facteurs sont à l’origine de cette situation, et parfois, cela peut engendrer des données faussées dès les premières étapes de la prise en charge, rendant l’impartialité difficile à garantir. Il faut alors trouver un équilibre entre données médicales variées, algorithmes, et nouvelles technologies, le tout saupoudré d’une expertise humaine et culturelle. Par ailleurs, en matière d’équité dans la mise en place de systèmes justes, il est parfois complexe de lutter contre certains biais cognitifs. Pour cela, la question de collaboration en bonne intelligence deviendrait-elle la solution imparable à ces différents enjeux ?
Les algorithmes : une technologie utile qu’il faut adapter
Prenons par exemple, l’IMC : cet algorithme est un exemple parfait des biais présents dans les données de santé. De nombreux praticiens sont formés pour utiliser cette mesure unique comme indicateur pour détecter les cas de sous-alimentation ou d’obésité. Mais dans certaines communautés à travers le monde, le niveau d’IMC n’est pas considéré comme un bon indicateur, car il ne détecte pas l’apparition de potentielles maladies liées au poids d’une personne, telles que le diabète. Lorsqu’on construit un algorithme à partir d’une mesure « standard » (comme l’IMC), cela peut créer un biais car le chiffre de référence ne tiendra pas forcément compte de toutes des caractéristiques ethniques et typologiques des personnes. De ce fait, certaines risquent donc de recevoir des soins inadaptés.
Lorsqu’il s’agit de déterminer la meilleure façon de remédier aux biais potentiels au sein des algorithmes de santé, il faut se concentrer sur la plus importante des causes : les inégalités. Un manque d’accès aux soins crée un manque de données variées, pouvant alimenter le problème. L’accès à des soins, le traitement équitable, et les technologies médicales efficaces sont des conditions élémentaires pour mettre en place un système efficace.
Dans le cadre de la création et du perfectionnement de ces systèmes médicaux, le fait de garantir l’équité n’est pas seulement une nécessité : c’est la seule façon d’innover correctement. En effet, le défi n’est pas seulement d’accéder aux données, mais aussi de s’assurer qu’une fois qu’elles ont été récupérées, elles puissent représenter équitablement tous les groupes démographiques. Les systèmes actuels sont souvent insuffisants et présentent des lacunes en matière d’inclusion, ce qui, si nous n’y prenons pas garde, conduira à exacerber des disparités existantes.
Interopérabilité des systèmes de soins : la solution idéale pour les échanges d’informations entre professionnels de santé
En se concentrant sur l’équité en matière de santé, les développeurs peuvent tirer parti de la technologie pour saisir des métadonnées complètes, permettant ainsi de créer des ensembles de données représentatifs de toutes les populations. Cette approche renforce non seulement l’inclusivité des algorithmes, mais garantit également que les avancées technologiques contribuent à réduire les disparités en matière de santé. Mais pour ce faire, il faut rendre interopérable le parcours de soin.
En effet, l’interopérabilité ne se résume pas à la technologie, elle touche aussi à la culture et aux personnes qui dirigent les organismes de santé. Les fournisseurs doivent continuer à s’engager à améliorer la technologie, mais il est également nécessaire de changer la vision des dirigeants des établissements de santé concernant l’adoption des avancées technologiques. Typiquement, si certains ne sont pas disposés à les mettre en œuvre et à faire évoluer leurs approches, la technologie ne pourra rien faire de plus. L’amélioration des résultats pour les patients va au-delà des aspects techniques. Cela demande un leadership fort de la part de ces dirigeants, mais aussi une profonde collaboration entre les clients, les fournisseurs et les professionnels de la santé. Ces relations sont stratégiques et doivent être centrées sur la réalisation d’objectif commun : amener l’établissement de santé là où il doit être. Il faut donc s’engager activement dans ses initiatives stratégiques et aligner ses objectifs. Ce niveau de collaboration ne peut être atteint que lorsque l’ensemble des parties s’engagent dans une communication ouverte, allant au-delà de la fonctionnalité technique et s’orientant vers une vision commune de l’amélioration des soins aux patients.
Les nouvelles technologies sont nombreuses et peuvent véritablement aider le secteur de la santé à sortir de biais et d’inégalités ancrés dans les esprits. Cependant, il faut garder en tête que pour être utiles, elles doivent être adoptées à l’Homme, pour l’Homme et par l’Homme. En effet, si on prend l’exemple de l’IA – outil puissant et extrêmement utile dans le domaine – il y a de très forts risques qu’elle soit repoussée par les professionnels si on la leur impose de force et sans explication. Les nouvelles technologies restent des outils qui, lorsqu’elles sont utilisées de la bonne manière, peuvent améliorer significativement les processus de soins aux patients. Elles ont le potentiel de transformer le monde de la santé, mais leurs succès dépendent d’une mise en œuvre collaborative, de garanties claires et d’une approche établie pour pouvoir atteindre son plein potentiel.
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.