Dans l’Est de la RDC, des milliers d’enfants déplacés et vivant dans des camps de réfugiés sont fragilisés par
les traumatismes liés à la guerre, au déracinement physique et psychologique.
« Les enfants séparés de leurs familles sont les plus touchés par cette
douloureuse réalité », s’inquiète le père Giresse Liévin Muyayalo, directeur
adjoint du Centre diocésain de pastorale, de catéchèse et de liturgie (CDPCL). Certains enfants ont perdu la trace de leurs parents, soit morts pendant la guerre, soit portés disparus.
Face à cette situation, le prêtre a mis en place un apostolat spécifique d’accompagnement de ces jeunes. Avec la participation de l’aumônier diocésain des jeunes et du directeur du Centre pastoral diocésain, une équipe de 200 jeunes volontaires a été constitué afin de collecter des fonds et d’encadrer la distribution des vivres.
Le père Giresse poursuit : « la plupart d’enfants dans ces camps sont sans
vivres, sans vêtements et sans encadrement ». Selon le prêtre, « Beaucoup de ces enfants sont obligés d’aller demander de l’aide sur les routes pour ne
pas mourir de faim. » Ces enfants sont aussi exposés aux dangers sanitaires liés aux conditions de vie précaires, notamment le manque d’eau potable conduisant à la malnutrition et aux épidémies. « Pire encore, il y a difficultés d’accès aux soins médicaux. Ils sont exposés à l’insécurité, à l’exploitation et aux violences », explique Augustin Kambale, un des jeunes bénévoles qui participe à cet apostolat.
Une condition de survie
À
travers cet apostolat, le CDPCL veut permettre un encadrement tant spirituel que
professionnelle. « Il s’agit d’assurer une formation catéchétique afin que
les enfants puissent participer aux sacrements et communient à l’eucharistie. La formation professionnelle permettra de leur apprendre l’alphabétisation
et différents métiers. »
« Il est nécessaire d’élaborer un projet de suivi de ces enfants tant que la guerre durera, et même après la guerre, il faudrait les accompagner pour un retour dans leurs villages », soutient le père Giresse.
Si cet apostolat permet d’améliorer la vie de ces enfants –
« grâce aux dons des chrétiens de partout dans le monde, nous avons offert un bon repas, des habits et chaussures à environ un millier d’enfants déplacés », se réjouit le père Giresse – le prêtre ne cache pas pour autant sa grave inquiétude. « Il faut continuer à faire des plaidoiries pour que la guerre finisse afin que ces personnes retournent dans leurs villages, sinon, elles mourront de faim, de froid et des maladies dans ces camps, s’alarme le responsable du CDPCL. La paix n’est plus un simple désir, c’est une condition de survie. »
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.