Rebondissement dans le bras de fer entre le Bénin et le Niger. À la faveur d’un point de presse animé dans l’après-midi de ce mercredi 15 mai, le ministre de l’Eau et des Mines, Samou Séidou Adambi a rapporté que la douane nigérienne a saisi par écrit celle du Bénin. Le but de cette correspondance est la participation des cadres du Niger, ensemble avec ceux du Bénin aux opérations de chargement telle que prévue par les accords. Cette situation a ainsi été l’élément qui a motivé les autorités béninoises à autoriser le chargement du premier navire qui mouille dans les eaux de notre pays.
Le président Patrice Talon, a, en partie réussi à atteindre l’un des objectifs qu’il visait en prenant la décision de bloquer le projet. Il déplorait en effet, le caractère informel des relations qui lient le Bénin au Niger actuellement. Dans une interview dont l’intégralité est disponible sur YouTube, l’actuel homme fort de la Marina avait fortement décrié le fait que les discussions soient totalement rompues par le Niger sur ce dossier. Il a également déploré l’attitude du Niger qui n’a pas averti les autorités béninoises sur l’arrivée d’officiels nigériens dans son pays dans le cadre de l’inauguration du pipeline. L’information aurait été apportée par la Chine.
« C’est de l’informel », avait qualifié Patrice Talon à ce sujet avant d’ajouter : « Si demain Niamey accepte de collaborer, les bateaux pourront embarquer le pétrole nigérien ». « Prendre le Bénin comme pays ennemi et répandre qu’il a massé des troupes étrangères à ses frontières pour attaquer le Niger est totalement ridicule », avait poursuivi le président béninois dans cette interview. On retiendra particulièrement de cette sortie médiatique conjointe de Samou Séidou Adambi avec la délégation chinoise que le Bénin a réussi à ramener les Nigériens dans un cadre formel de discussion. Il s’agit ainsi d’une première victoire pour Patrice Talon qui décriait la position fermée adoptée par le Niger. Il se justifiait notamment par le fait qu’il avait tenté à plusieurs reprises de mener des discussions avec la partie nigérienne en vain.
L’ouverture des frontières : l’enjeu
Mais la question qu’il faudra quand-même se poser est de savoir si Patrice Talon pourrait faire fléchir le Niger afin d’obtenir la réouverture de la frontière ? Il s’agit là, du principal objectif de la décision relative au blocage de l’embarquement du pétrole nigérien, à partir de la plateforme de Sèmè Podji, au Bénin où atterrit l’oléoduc. L’interdiction d’importation des produits de premières nécessités vers le Niger est également l’un des instruments de pression brandi par le gouvernement béninois. Pour l’heure, rien n’a bougé à la frontière. Côté Niger, la frontière demeure fermée même si le chargement du premier navire a été autorisé par le Bénin. Niamey continue de craindre les bases militaires françaises qui seraient sur le territoire béninois dans le but de nuire à sa sécurité. Une bataille a été remportée par Patrice Talon. Mais pas la guerre. Pour que le peuple sente l’efficacité des instruments de pression, il faudra que le Niger puisse décider finalement de rouvrir ses frontières afin que la vie puisse reprendre normalement pour le bonheur des populations des deux pays… «Tant qu’il reste à faire, rien n’est fait », dit le dicton.
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