Le porte-parole de l’armée de République démocratique du Congo a affirmé que plusieurs Américains et un Congolais « naturalisé britannique » figuraient parmi les auteurs de la tentative de putsch déjouée à Kinshasa.
L’armée de la République démocratique du Congo a annoncé ce dimanche 19 mai avoir déjoué à Kinshasa une « tentative de coup d’État » ayant impliqué des Congolais mais aussi plusieurs Américains et un Britannique, un incident qui soulève beaucoup de questions sur fond de tensions politiques et de conflit dans l’est.
Cette annonce est intervenue alors que des tirs d’armes automatiques avaient été entendus en fin de nuit aux abords du « palais de la Nation », qui abrite des bureaux du président Félix Tshisekedi, après l’attaque par des hommes armés du domicile d’un ministre situé à proximité, dans la commune de la Gombe, au bord du fleuve Congo.
« Une tentative de coup d’État a été étouffée dans l’oeuf par les forces de défense et de sécurité », a déclaré dans la matinée à la télévision nationale le général Sylvain Ekenge, porte-parole des Forces armées de RDC (FARDC).
L’ambassadrice des États-Unis « très préoccupée »
Une quarantaine d’assaillants ont été arrêtés tandis que quatre autres, dont leur chef, « un certain Christian Malanga, un Congolais naturalisé américain », ont été « neutralisés définitivement » (tués) par les forces de sécurité, a-t-il précisé dans la soirée, tandis que le gouvernement condamnait dans un communiqué cette « tentative de déstabilisation des institutions du pays ».
Les assaillants sont « de plusieurs nationalités », a expliqué le porte-parole de l’armée. Outre Christian Malanga, « il y a son fils », « deux autres sujets américains, des blancs », ainsi qu' »un sujet naturalisé britannique », a ajouté le général.
Plus tôt dans la journée, l’ambassadrice des États-Unis s’était déclarée sur X « très préoccupée par les rapports faisant état de citoyens américains prétendument impliqués » dans cette tentative de coup d’État.
Selon le général Ekenge, les assaillants avaient l’intention de s’attaquer dans un premier temps aux domiciles de la nouvelle Première ministre, Judith Suminwa, et du ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba.
Mais « ils n’ont pas pu identifier le domicile » de la première et n’ont « pas trouvé » le deuxième chez lui. Ils se sont alors « attaqués à la résidence de Vital Kamerhe », le ministre de l’Économie, qui était chez lui avec sa famille. Lui et ses proches n’ont pas été touchés, mais deux policiers qui assuraient leur protection ont été tués. Les hommes armés se sont ensuite rendus au palais de la Nation.
« Une enquête sérieuse et profonde est nécessaire pour faire toute la lumière sur ce grave incident », a demandé le mouvement citoyen Lucha (Lutte pour le changement), s’interrogeant notamment sur l’apparente facilité avec laquelle des hommes « lourdement armés » avaient pu entrer dans le palais de la Nation.
« Les mesures ont été prises pour renforcer à la fois la sécurité des Institutions, des officiels et celle de la ville de Kinshasa », a assuré le gouvernement.
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