Nigeria : Ejigbo, une ville francophone à l’image du Togo et de la Côte d’Ivoire au Nigeria

 

 

 

 

 

© Koaci.com – dimanche 19 mai 2024 – 18:03

Journée des élèves à Ejigbo (ph)

La ville d’Ejigbo, située dans le pays Yoruba, État d’Osun au sud-ouest du Nigeria, a une singularité d’être un milieu francophone lotis dans un environnement purement anglophone.

A Ejigbo, on retrouve une population diversifiée comprenant des nigérians, des ivoiriens, des béninois, des togolais et des ghanéens. Ejigbo est située à environ 40 kilomètres d’Oshogbo, la capitale de l’État d’Osun.

Outre la langue maternelle des Ejigbo (le Yoruba) et la langue officielle du Nigeria qui est l’anglais, certaines des autres langues étrangères parlées dans la ville sont le français, le Dioula (Mali-Cote d’Ivoire), l’Ewé (Togo) et le Twi (Ghana).

La ville d’Ejigbo est la seule localité au Nigeria où la langue française est beaucoup plus utilisée après la langue yoruba. Cette particularité est due à la migration continue des habitants vers certains pays voisins d’Afrique de l’Ouest comme le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, et le Togo.

Des dessous de la diversité des habitants d’Ejigbo et comme exemples, on apprend que les parents de l’ancien capitaine des Eperviers du Togo, Emmanuel Adebayor et du boxeur poids plume ivoirien de 1986/87, Adebayo Wayebi Paul David, connu sous le nom de Waby Spider, et l’ancien ministre de la Défense et ex-Chef d’Etat-major des Forces Armées Togolaises(FAT), le Général Assani Tidjani, sous le regretté Président Gnassingbé Eyadema sont originaires d’Ejigbo. Décédé en décembre 2012 à Limoge, en France, Tidjani a demandé dans son testament que son corps repose au Nigeria, le pays dont il était originaire.

 

Aussi, il n’est pas étonnant de constater que les transactions en devises à Ejigbo s’effectuent à la fois en Naira du Nigeria et en Franc CFA ouest-africain.

Historique et migrations

D’après des historiens, le premier groupe de migrants d’Ejigbo a immigré en Côte d’Ivoire en 1902 à Treichville, une banlieue d’Abidjan nommée en l’honneur de Marcel Treich-Laplène (1860-1890), le premier administrateur colonial.

Historiquement, avant la découverte de la Côte d’Ivoire comme plaque tournante du commerce, les migrants Ejigbo se sont d’abord installés au Bénin, au Togo et au Ghana. Au moment où la vie économique commençait à devenir dure au Togo, les migrants Ejigbo qui ont eu vent des succès financiers en Côte d’Ivoire ont décidé de mettre le cap sur Abidjan, un centre commercial du pays.

De là, certains autochtones Ejigbo nés dans en Côte d’Ivoire ont toujours leurs parents et grands-parents résidant au Nigeria. Dans leur enfance, beaucoup sont renvoyés à Ejigbo pour suivre au moins une éducation primaire au Nigeria avant de retourner en Côte d’Ivoire.

 

Comme une preuve d’intégration sous régionale, la ville d’Ejigbo peut être aujourd’hui citée dans la sous-région comme un exemple réussi de métissages de peuples et de langues.

Si plusieurs langues sont parlées à Ejigbo, il est important de souligner que le français se démarque comme la langue commune pour les nigérians originaires des pays ouest africains francophone qui vivent sur ce territoire de 373 km2 avec une population de de 180 537 d’habitants d’après une donnée démographique de 2015.

L’agriculture est la source traditionnelle de l’économie d’Ejigbo. Elle repose sur la production de cultures vivrières telles que l’igname, le manioc, le taro, la pomme de terre, le maïs, le maïs et des cultures commerciales comme le cacao, l’huile de palme, la noix de cola, et diverses variétés de fruits.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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  Par Koaci

 

 

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