- Author, Emery Makumeno et Mbelechi Msochi
- Role, Correspondants
- Reporting from Kinshasa
Les forces de défense et de sécurité de la République démocratique du Congo ont annoncé avoir déjoué ce dimanche une tentative de coup d’État dans la capitale Kinshasa.
La garde présidentielle congolaise a érigé des barrages routiers pour empêcher les véhicules et les piétons de s’approcher des environs du Palais du Peuple, le bureau du président de la RDC, où des hommes armés non encore identifiés sont entrés aujourd’hui avant l’aube.
Intervenant à la télévision nationale congolaise quelques heures après l’incident, le général de brigade Sylvain Ekenge, porte-parole des forces armées de la République démocratique du Congo, a parlé d’une tentative de coup d’État. « Les forces armées de la République démocratique du Congo portent à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’une tentative de coup d’État a été étouffée dans l’œuf par les forces de défense et de sécurité », a indiqué le général Ekenge.
Toutefois, il s’est empressé de rassurer les populations et de signaler que la situation était sous contrôle. « Les armées de la République démocratique du Congo demandent à la population de vaquer librement et tranquillement à ses occupations.
Les forces de défense et de sécurité ont la parfaite maîtrise de la situation », a-t-il insisté. « Cette tentative a impliqué des étrangers et des Congolais. Ces étrangers et Congolais ont été mis hors d’état de nuire, leur chef y compris », a précisé le porte-parole des forces armées de la RDC.
Qu’est-ce qui s’est passé ?
Des sources sécuritaires parlent d’une attaque qui a commencé entre 3 h et 4 h du matin, d’abord par la résidence du Vice-premier ministre chargé de l’économie et candidat unique au poste de président de la chambre basse du Parlement.
Par la suite, des hommes habillés en uniformes militaires ont occupé le Palais de la Nation, le bureau du président de la République qui se trouve au centre-ville, un endroit hautement sécurisé par la garde républicaine.
« Je suis arrivé vers 5 h du matin, j’ai vu deux corps des forces de sécurité par terre et des douilles devant la résidence de Vital Kamerhe », a indiqué une source sécuritaire à la BBC.
Selon le député Michel Moto, l’un des proches de Vital Kamerhe, le candidat unique au poste de président du Parlement se porte bien et toute sa famille se trouve dans sa résidence de la Gombe.
Que savons-nous des assaillants et que voulaient-ils ?
Christian Malanga est bien connu pour ses vidéos très hostiles au régime du président Félix Tshisekedi depuis les USA où il était installé avant cet assaut contre le bureau du président de la République, Félix Tshisekedi.
Des images circulant sur les réseaux sociaux depuis ce matin montrent une douzaine d’hommes en treillis militaires, munis des armes AK47 et scandant en anglais « Tshisekedi out » (Tshisekedi dehors).
Le groupe armé a également brandi des drapeaux du Zaïre, l’ancien nom de la République démocratique du Congo sous le régime de feu Mobutu, affirmant qu’il souhaitait un changement de régime. Le commanditaire de cet assaut s’appelle Christian Malanga.
Il a été identifié dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, accompagné d’une vingtaine d’hommes au palais présidentiel où il a revendiqué l’attaque. S’adressant en lingala, une langue locale, le commanditaire a dit : « Dieu est grand, chers frères ! Nous, les militaires, nous sommes fatigués. Nous ne pouvons pas marcher ensemble avec Vital Kamerhe et le président Félix Tshisekedi. »
Il se revendique être président du parti politique « United Congolese Party » (Parti uni congolais). Il avait à un certain moment annoncé son intention de participer aux élections de 2023 et se présentait également comme un ancien militaire des Forces armées congolaises.
Âgé de 41 ans, il serait mort ce dimanche au cours des opérations menées par les forces spéciales aux environs du palais présidentiel, selon plusieurs sources sécuritaires.
Kinshasa, berceau des attaques armées
Ce n’est pas la première fois que ce genre d’attaque arrive dans la capitale congolaise. Des événements similaires se sont déjà produits à Kinshasa.
En effet, en décembre 2013, les hommes du pasteur Gideon Mukungubila avaient mené des attaques sur les installations de la Télévision nationale congolaise et d’autres lieux stratégiques de la ville de Kinshasa. Mukungubila vit actuellement en exil en Afrique du Sud.
En mai 2017, les adeptes d’un autre chef religieux avaient attaqué la plus grande prison du pays où était incarcéré leur leader, Ne Muanda Nsemi. Ils avaient réussi à le libéré ainsi que plusieurs autres détenus après cet assaut contre la prison centrale de Makala.
Les autorités congolaises annoncent d’autres communications dans un bref délai. En attendant, les militants proches du parti au pouvoir ont bloqué l’avenue qui mène à la résidence de la maman du président de la République dans la commune de Limete, le quartier général de la famille politique et biologique du président de la RDC.
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