Vaucluse : une association d’entraide au Mali arrête sa mission avec le sentiment du devoir accompli
L’émotion était palpable dans la salle de la Galle où se tenait, ce samedi 18 mai, l’assemblée générale de l’association Entraide Mali Yallankoro Soloba (Emys). Une réunion initiée par la présidente Annie Gibert pour procéder à la dissolution de cette petite ONG qui, depuis 18 ans, œuvrait pour apporter de meilleures conditions de vie aux habitants de Yallankoro Soloba, une commune de brousse située à 260 km de Bamako.
Samba Diallo, longtemps conseiller municipal puis adjoint au maire d’Uchaux, avait su, en 2006, convaincre quelques amis de créer une association pour « faire quelque chose » afin d’aider au développement de cette commune dont sa famille était originaire. Très rapidement, l’association a grossi jusqu’à atteindre la centaine d’adhérents et ce « quelque chose » s’est traduit par près d’un million d’euros investis sur place en 18 ans.
Mais ce bel élan a été coupé après l’interdiction faite, par la junte au pouvoir à Bamako, aux ONG françaises d’intervenir sur le sol malien. Emys s’était donné quelques mois avant de se résoudre à baisser les bras espérant une amélioration de la situation qui, au contraire, n’a cessé de se tendre. Le conseil d’administration s’est alors résolu à engager la procédure de dissolution. Conformément à la réglementation, trois liquidateurs ont été désignés. Ils seront chargés de la liquidation des biens de l’association dont l’assemblée générale a approuvé l’attribution aux Restos du cœur.
« La fin d’une formidable aventure humaine »
Un long diaporama illustré de très nombreuses photos a mis quelques adhérents de longue date au bord des larmes. Il a permis à la présidente de faire une rétrospective de 18 ans d’engagement : constructions et équipements de maternités ou de centres de santé, distribution annuelle de fournitures scolaires, créations d’adductions d’eau potable et de latrines dans plusieurs hameaux de la commune, démarche d’aide à l’agriculture pour assurer la sécurité alimentaire, nombreuses actions de formation.
Convaincus de l’exemplarité de la démarche d’Emys ainsi que par la qualité des réalisations, de nombreuses collectivités territoriales, des organismes publics ou des associations amis ont, par leurs subventions ou leurs dons, permis de récolter des fonds importants.
La liste des remerciements dressée par Annie Gibert a été particulièrement longue. Elle n’a pas manqué aussi de saluer tous ceux qui, au fil des ans, ont effectué régulièrement, à leurs frais, des séjours sur place facilitant ainsi la mise en œuvre et le suivi des projets.
« C’est la fin d’une formidable aventure humaine mais nous avons la satisfaction de savoir que toutes les infrastructures réalisées sur place depuis 2006 continuent à bien fonctionner et que les Maliens se sont pris en charge pour leur entretien », a conclu Annie Gibert.
Resteront aussi, par la grâce des nouvelles technologies, les échanges avec des habitants de la commune, avec ceux qui sont devenus des amis comme Sidi Yaya Diakité, premier adjoint et incontournable interlocuteur venu deux fois à Uchaux, ou Moussa Bagayoko, le représentant permanent de l’association sur place, infatigable facilitateur pour la mise en œuvre des projets.
La soirée s’est terminée par une intervention très émouvante de Samba Diallo.
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