Au Bénin, cette info qui laisse pantois !

– Publicité-

La nouvelle est tombée tel un coup de massue abasourdissant et même indignant. Dans la soirée du samedi 18 mai 2024, elle a fait le tour des médias et des réseaux sociaux. Dans un communiqué du ministère des affaires étrangères, « C’est avec une profonde tristesse que les autorités béninoises ont appris le naufrage dans la nuit du 16 au 17 mai 2024, au large des côtes tunisiennes, d’une embarcation transportant une cinquantaine de migrants de diverses nationalités y compris des Béninois », lit-on.

Dans le même communiqué il est indiqué que le ministère des affaires étrangères suit de près l’évolution de la situation, en coordination avec les autorités tunisiennes, ses partenaires et une mission consulaire présente à Tunis pour préparer le retour volontaire de 165 migrants Béninois. Le nombre de migrants en attente de rapatriement évoqué en attendant d’évaluer les victimes du drame ne laisse personne indifférent.
On savait les Béninois frileux de la migration, mais pas de la migration clandestine à cette envergure. De fait, ce chiffre vient remuer le couteau dans la plaie tenue secrète de plus d’un.

Mais qu’est-ce qui n’a pas marché ?

Courant 2018 lorsqu’un tollé de maltraitance de migrants en Lybie s’était éclaté, des parlementaires avaient tiré la sonnette d’alarme sur des appels à l’aide lancés par des compatriotes Béninois pris dans cet engrenage. Mais leur obédience politique a tôt fait de faire passer leur dénonciation comme un argument politique.

A la suite du communiqué du ministère des affaires étrangères week-end écoulé, les réseaux sociaux considérés aujourd’hui comme un baromètre et un espace de libre expression, ont permis de toucher du doigt certaines réalités vécues jusqu’ici en silence voir dans l’indifférence de certains. Le Bénin se développe, des chantiers sont en cours et des réalisations poussent de terre, mais cela n’est pas sans compter avec le quotidien de plus en plus difficile de plus d’un.

Emplois perdus, ou revenus dérisoires, taxes, quotidien difficile et autres, les ressentis ont remonté en surface.
Tout de même de nouveaux riches prospèrent et des données officielles d’institutions internationales font l’éloge de la bonne santé économique et des projections à venir du pays, ceci loin du ressenti des populations.
Nombre de témoignages illustrent la volonté de partir sans hésiter par quelque moyen que ce soit du pays face au quotidien de plus en plus difficile de l’avis de nombre de personnes dès que l’occasion se présente. Le nombre effarent de proches qui partent recueilli des témoignages et même observé, ainsi que les raisons évoquées qui font le lit à cette situation ne peuvent laisser personne indiffèrent de l’urgence.

La possibilité de perdre sa vie en mer que de voir ses parents sans avoir la moindre capacité de les assister financièrement ne semble émousser les ardeurs dans les arguments avancés. La preuve ultime pour d’autres de comment se porte en réalité le pays au plan social.

– Publicité-

Quid des migrations des Béninois ?

Les migrations des Béninois ne sont pas un phénomène nouveau. Elle est même culturelle pour certaines communautés qui ont façonné leur renommée et leur prospérité grâce à ces dernières. Sans compter la migration d’étude, avec son lot de candidats et les devises qu’elle engrange au profit de tiers et des pays de destination. Selon les données de l’Institut statistique de l’UNESCO (ISU), publiées en septembre 2022 ; il est estimé à 124.000 le nombre d’étudiants en 2020, dont 3% d’étudiants internationaux. L’institut a dénombre 6,6% des étudiants béninois mobiles cette année. Cependant c’est l’option de la méditerranée qui interloque. Une voie considérée comme une issue de détresse.

Les données de la migration, qu’elle soit de travail, d’étude ou de regroupement familial, ne renseignent pas le Bénin comme un pays de provenance de migrants clandestins empruntant les voies périlleuses de la Méditerranée.

Cette migration irrégulière, qui saute aujourd’hui aux yeux de tous soulève une évidence. En effet, on savait que des Béninois prenaient des risques avec fortunes diverses pour aller dans des pays de l’Afrique du Nord ou du Golfe en migration de travaille. Mais que des Béninois en viennent à emprunter des embarcations de fortune, il y a comme l’expression d’un malaise. Et il ne serait pas superflus, voir urgent de se regarder dans la glace.

– Publicité-

Le départ massif de bras valides et de personnes sans espoir à la quête de l’ailleurs pour garantir un mieux-être, assurer le quotidien de leurs progénitures ou familles restés au pays par ce type de chemin interpelle. Aujourd’hui c’est eux, demain ce serait à qui le tour ?

Les politiques nationales devront se réinventer pour que les Béninois connus pour leur bravoure et volonté de réussite retrouvent confiance en eux même et à la possibilité de se réaliser dans leur propre pays. D’y vivre et d’y prospérer. Et si certains ont le gout de l’aventure, que ce ne soit au risque d’y laisser leur vie.

Tout voyage commence par un premier pas ; que ce soit sur le chemin du départ ou celui du retour, et même celui de ne pas partir.

Crédit: Lien source

Les commentaires sont fermés.