Sciences Humaines N° 366 – Mars 2024
Abolir le travail supposerait non seulement de trouver de nouveaux moyens de subsistance, mais surtout une autre façon de faire société.
«Ne travaillez jamais », écrivait le philosophe Guy Debord sur un mur de Paris au début des années 1950 avant que le slogan soit repris en chœur dans les manifestations de Mai 68. Si le graffiti est d’une portée révolutionnaire, c’est qu’il nous invite à sortir de l’aliénation du travail salarié en s’inscrivant dans une longue tradition marxiste qui dénonce le capitalisme comme système d’exploitation. En effet, selon Karl Marx, la forme-travail devient, sous le régime capitaliste, une pure abstraction, simple dépense d’énergie humaine mesurée par le temps passé à transformer la matière. Le travail est ainsi avant tout défini par la production d’une valeur marchande, ladite valeur étant accaparée par le capitaliste.
Dans cette approche, on peut dire à la suite d’Alastair Hemmens, que « le travail est le capitalisme et (que) le capitalisme est le travail » : « Seul le capitalisme réduit toute activité humaine à la dépense abstraite d’énergie humaine pour nul autre motif que son propre développement (1). » En revanche, dans les sociétés précapitalistes, les humains construisaient des maisons, cultivaient les champs, fabriquaient des objets, mais ne travaillaient pas à proprement parler.
Cette définition du travail comme emploi salarié et aliénant renvoie à une […]
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