Brt, Ter, le métro de la Côte d’Ivoire arrive !

Le benchmark, voilà un mot que les Sénégalais n’aiment pas trop!
C’est encore plus terrifiant lorsque qu’il doit se faire dans les autres contrées de l’Afrique. Et pourtant, le Sénégal court derrière les 18 premières puissances économiques du continent. Une des raisons qui doit amener ce pays à promouvoir le BENCHMARK. Apprendre auprès de ses voisins avec une grande humilité !
Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, Président de la République du Sénégal a depuis sa prise de fonction réservé ses premières visites à nos voisins africains de la Mauritanie, de la Gambie, de la Guinée Bissau, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Nigeria.
Six (6) pays et pas les moindres puisque dans ce groupe, deux (2) puissances économiques du continent s’y trouvent. Il s’agit de la Côte d’Ivoire pour l’UEMOA et la CEDEAO, du Nigeria pour deux (2) rankings, celui de la CEDEAO et celui de l’Afrique en général puisqu’il est la première puissance du continent devant l’Egypte, l’Afrique du Sud, l’Algérie et le Maroc.
La Côte d’Ivoire, j’insiste sur ce pays. En effet, les crises connues (guerre, politique etc.) dans un passé récent n’ont pas empêché à ce pays d’être leader (1 ière ) économique de de la sous-région (UEMOA).
C’est quoi donc son secret, ses ressources naturelles indéniables (1 ier producteur mondial de cacao et de noix de cajou (Banque mondiale, 2024)? Ses personnages politiques? Sa position géographique privilégiée dans le golf de Guinée? La forte détermination de son peuple ? Chers ivoiriens, quel est votre secret?

Avec un PIB nominal de 47 882 milliards FCFA (79 milliards de dollars), la Côte d’ivoire conserve sa place de 1 ière puissance économique sous régionale en contribuant ainsi à 40% du PIB de l’UEMOA (121 055,2 milliards de francs CFA), et des exportations de la zone (SIKAFINANCE, 2023). Elle occupe également la 9 ième place sur le plan africain en 2021.
Elle est suivie de loin par le Sénégal qui a produit une valeur de biens et services de 18 964,2 milliards FCFA, représentant 16% de la production de l’Union. Le Mali s’adjuge la troisième place de l’économie la plus importante de l’UEMOA avec un PIB de 12 680,3 milliards FCFA, au détriment du Burkina Faso (12 587,3 milliards
FCFA), (SIKAFINANCE, 2023).
Du côté du PIB/An/habitant, la Côte d’ivoire a enregistré en moyenne 1 589 940 FCFA et le Sénégal 1 018 350 FCFA (CEDEAO, 2023). Autrement dit, un ivoirien a en moyenne 571 590 FCFA/an de plus qu’un sénégalais.
Voilà pourquoi et au moment où le Sénégal, deuxième (2 ième ) puissance de l’UEMOA, quatrième (4 ième ) au niveau de la CEDEAO, et dix-neuvième (19 ième ) sur plan africain, affiche avec fierté ses innovations avec le TER (Train Express Régional), le BRT (Bus Rapide Transit) qui certes révolutionnent les transports urbains dans l’espace Dakarois en améliorant la mobilité et le tissu urbain, la Côte d’Ivoire, construit depuis
six (6) ans, son métro. Elle ajoute à côté du transport aérien, routier, autoroutier,
fluvio-lagunaire, ferroviaire, celui souterrain à savoir le métro d’Abidjan. Lancé depuis 2018 pour une livraison en 2025, le métro ivoirien vise 540 000 passagers par jour au moment où le BRT se fixe 300 000 voyageurs. Fonctionnel en 2025, le métro d’Abidjan va parcourir un linéaire de 37,4 km sur la première ligne avec 18 stations pour une vitesse de croisière de 90km (lemetrodabidjan.ci). Et dans la diversification des modes de transport, la Côte d’ivoire développe le transport fluvial avec les bateaux taxis appelés « bateaux bus » sur la lagune Ebrié.
A ce jour, ce transport fluvio-lagunaire est assuré par trois (03) opérateurs ayant des conventions de concession de service avec l’Etat. Il s’agit de la Société des Transports Abidjanais (SOTRA), la Société des Transports Lagunaires (STL) et de la Compagnie Ivoirienne de Transports Lagunaires (CITRANS). A la fin de l’année 2023, le trafic de passagers transportés par ces trois entreprises a atteint 17 695 527 passagers contre 17 334 123 passagers en 2022 (+2,1%), (MT, 2023).

Ce mode de transport organisé pour ne pas dire modernisé n’existe pas encore au Sénégal. Un pays ayant une jetée naturelle sur l’océan Atlantique de presque 40 km (Dakar), une presqu’île car les 4/5 de son territoire national sont entourés d’eau. On aurait pu donc quitter les localités de Toubacouta, de Foundiougne, de Mbour, de Guéréo, de Yenne, de Miname, de Bargny, de Rufisque, de Thiaroye, d’Hann bel air pour rejoindre le Plateau en centre-ville.
Il en est de même sur le long du fleuve du Sénégal à la découverte du Walo et du Fouta à partir de Saint-Louis.
Un tel mode allait permettre le temps d’un week-end, de découvrir cette magnifique baie du delta du Sine Saloum, classée patrimoine mondial de l’UNESCO, en partant de l’embouchure Djiffer jusqu’au terroir des Sérères Niominka.
Les déplacements à l’étranger du Chef de l’Etat Bassirou Diomaye Diakhar FAYE auraient dû être ou plutôt devraient être une grande opportunité pour les acteurs de la presse de montrer aux Sénégalais, les fortes réalisations dans les pays visités, les gaps qui nous restent, le chemin à parcourir pour rattraper le retard pris sur les autres pays afin de les mettre au travail. Développer la diplomatie des couloirs pour creuser davantage sur les principales forces de ces pays. Valoriser les échanges Sud-Sud, plus horizontaux que verticaux car nous partageons avec ces pays, les mêmes réalités socio-culturelles.
Nous attendons notre très chère presse sur ce terrain-là plus important pour le pays que de mettre en exergue, le contenu d’un discours tronqué à des fins purement politiques.
Actuellement avec les réseaux sociaux, chaque personne peut écouter et réécouter les discours. Il faudrait donc sortir de votre zone de confort marquée par des reportages plus axés vers les aspects diplomatiques ou protocolaires en montrant les acquis des autres constitue également une mission de ce corps de métier.
Par ce geste, le nivellement vers le haut serait une réalité et les sénégalais apprécieront le chemin à parcourir pour se mettre justement à niveau.
Le Sénégal peut donc se démarquer de la concurrence en titillant certains pays tel que la Côte d’Ivoire, certes plus grande de par sa superficie (322 462 km²), sa démographie (27 970 139 habitants), ses ressources naturelles en s’appuyant sur ses différences propres. Ses avantages comparatifs, son offre territoriale constituent autant de singularité à valoriser. La Suisse est un bel exemple. Cdt !

Par M. Daouda Thiandoum,
Aménageur, Urbaniste et Géomarketeur
juniorthiandoum@gmail.com

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