Publié le 15 mai 2024
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Après le comédien étasunien Samuel L. Jackson qui reçut un passeport gabonais en 2019, c’est au tour de son compatriote musicien Stevie Wonder de faire, en Afrique, son « retour au pays pas tout à fait natal ». Originaire de l’État américain du Michigan et lauréat de 25 Grammy Awards, l’interprète légendaire de la chanson « Superstition » avait exprimé, en 2021, son envie de fouler durablement le sol d’Afrique de l’Ouest, après avoir dénoncé un racisme de plus en plus présent aux États-Unis. Il vient d’obtenir la nationalité ghanéenne.
La réalisation d’un rêve
Lui qui chante « Happy Birthday » a reçu, le jour de son 74e anniversaire et en présence de sa famille, un passeport ghanéen des mains du président Nana Akufo-Addo. Artiste de soul et de rhythm and blues, il a évoqué son lien spirituel avec le Ghana, expliquant qu’il pressentait que son histoire et sa culture avaient commencé dans ces contrées. Et d’ajouter que « devenir citoyen ghanéen, c’est participer à la réalisation d’un rêve, celui de rassembler les Africains et les membres de la diaspora, des États-Unis et des Caraïbes ».
Ce rêve transatlantique, le Ghana le cultive et le diffuse depuis 2019, période qui fut décrétée « année du retour ». Un programme formel a été mis en place en vue de l’installation de toute personne afro-descendante en quête de racines ancestrales. Le Bureau ghanéen des affaires de la diaspora indique que plus de 1 500 Afro-Américains se seraient installés au Ghana, en quatre ans.
Ce 13 mai au palais présidentiel d’Accra, lors de la cérémonie spéciale de « naturalisation » du prodige de la musique révélé dès l’âge de neuf ans, le chef de l’État a salué le témoignage d’un « profond respect et d’une admiration pour l’histoire, la culture et les valeurs » de son pays. Le programme d’attraction des citoyens américains ne rechigne pas à voir quelques célébrités braquer une lumière internationale sur Accra, comme Rita Marley. La veuve de Bob Marley a déjà réceptionné son passeport ghanéen.
Cette politique du vrai-faux retour n’est pas non plus sans rapport avec une quête d’investissements. Depuis l’arrivée au pouvoir de Nana Akufo-Addo, des soubresauts économiques ont compromis l’ambition d’une gouvernance sans l’aide financière des institutions de Bretton-Woods. Une vague de désillusions plus tard, la crise est aujourd’hui révélée par les lourds délestages électriques qui affectent la vie quotidienne dans tout le pays.
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