Sous le soleil ardent de midi, à la paroisse grecque-orthodoxe sainte Cathérine de Porto-Novo ce 20 mai, l’ambiance est plutôt gaie et enjouée. Les jeunes de cette communauté paroissiale attendent, impatients, Mgr Athanase Kayembe Badibanga, le nouvel évêque de l’Église grecque-orthodoxe d’Alexandrie au Bénin, au Togo et au Burkina Faso qui doit les rencontrer ainsi pour la première fois.
Pendant que la procession de l’évêque et sa suite s’ébranle vers l’église où se tiendra la rencontre, l’assemblée entonne en chœur le mégalinaire, l’hymne en l’honneur de la Mère de Dieu. Cette église qui est aussi le siège de l’évêché des trois pays, est la plus ancienne des cinq paroisses grecques-orthodoxes d’Alexandrie fondées dans le pays. Ici, dans les années 1980, sous la houlette du père Marc Béhanzin, premier prêtre grecque-orthodoxe béninois, naissait l’Église grecque-orthodoxe d’Alexandrie au Bénin.
« Ce ne sont pas des missionnaires européens qui sont venus la fonder », insiste Mgr Athanase. La communauté grecque-orthodoxe a ainsi été créée par ce Béninois en tandem avec un Togolais avant d’être, par la suite, ratifiée par le patriarcat d’Alexandrie qui y enverra plus tard des missionnaires. Les premières ordinations de prêtres au profit de cette communauté qui compte aujourd’hui environ 500 baptisés ont eu lieu en 1987.
« Jeunes, vous êtes le poumon de l’Église »
Dans son plan pastoral, le nouvel évêque grecque-orthodoxe veut prioriser les jeunes « en butte à de nombreuses difficultés, dont la question de l’emploi » et qui « se retrouvent bien souvent seuls face à leur sort ». « Aujourd’hui, je vais leur dire : jeunes, vous êtes le poumon de l’Église », assure l’évêque. Au regard de l’importance de ce poumon qu’ils constituent, Mgr Athanase juge nécessaire l’intégration africaine entre les jeunes de l’Église. « Vous êtes censés, avant tout, vous connaître. Et pour vous connaître mutuellement, il faut aller vers l’autre, dialoguer », exhorte celui pour qui « le Bénin, le Togo, le Burkina Faso, c’est un même peuple ».
Cette conscience d’identité commune est nécessaire selon Mgr Athanase pour l’extension du message d’amour et de paix de Dieu dans la sous-région. Mais en dehors des jeunes et l’annonce de l’Évangile à tous, le nouvel évêque quarantenaire d’origine congolaise qui se définit comme « une partie de ce peuple africain marginalisé » dont il assure connaître « les souffrances et difficultés », veut s’investir aussi dans des œuvres sociales.
« Avant tout, il s’agira de construire des écoles car, comme l’avait affirmé Nelson Mandela, l’éducation est une arme que nous pouvons utiliser pour changer le visage du monde en général et de l’Afrique en particulier », annonce Mgr Athanase. En dehors de cela, il veut aussi fonder un hôpital spécialisé dans le traitement du paludisme. Au Bénin, en effet, selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), le paludisme est la première cause de décès des enfants de moins de cinq ans et de morbidité des adultes.
Les obédiences orthodoxes au Bénin
Au moins trois branches orthodoxes sont présentes au Bénin. En dehors de l’Église grecque-orthodoxe d’Alexandrie placée sous le patriarcat de Théodore II, est aussi présente dans le pays depuis 1993, l’Éparchie orthodoxe des rites orientaux de France et d’Afrique.
Mais cette communauté orthodoxe est actuellement en pleine mutation. « Nous sommes en période de transition pour intégrer l’Église orthodoxe russe en raison de la forte présence de la communauté russe et de la diaspora orthodoxe slave à nos offices et liturgies », explique, contacté par La Croix International, Mgr Jérôme Assongba, primat d’Afrique de l’Église orthodoxe des rites orientaux de France et d’Afrique qui compte, au Bénin, deux paroisses.
Hormis ces branches, il existe également au Bénin, l’Église orthodoxe syro-antiochienne placée sous le patriarcat d’Ignatius Aphrem II et dirigée au Bénin depuis sa création en 2017 par Mgr Eugène Ahlin Catharia. Selon les explications de l’évêque, la communauté compte « 500 à 700 fidèles chrétiens répartis en quatre paroisses sises respectivement à Porto-Novo, Ouidah, Abomey-Calavi et Cotonou ».
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