L’école des sciences de la santé de l’Université catholique d’Afrique centrale au Cameroun organise les 22 et 23 mai un colloque international sur «la promotion de la santé communautaire en Afrique: enjeux, défis et perspectives». Pour Dr Sylvie Myriam Ambomo, Directrice de cette école, c’est une occasion de penser «la prévention des maladies et la mobilisation, la participation, l’autonomisation et développement communautaire, la pratique infirmière, la santé communautaire et environnementale».
Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican
Les colloques internationaux organisés par l’école des sciences de la santé de l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC) sont des évènements qui ont pour but, non seulement «d’amener nos étudiants non seulement à s’acclimater à ces genres d’événements, mais aussi à s’adapter à la présentation de leurs travaux de recherche devant les chercheurs». C’est qu’a expliqué Docteur Sylvie Myriam Ambomo, Directrice de Ecole des sciences de la santé de l’UCAC qui a son siège à Yaoundé, au Camroun. Ce colloque sur la santé publique fait suite à deux autres organisés sur les sciences infirmières et sur les biotechnologies. Le but étant d’insister sur la problématique de la santé publique et ses enjeux.
Aider les populations à prendre en main leur propre santé
«La promotion de la santé communautaire est très importante dans la mesure où elle amène les populations à prendre en main leur propre santé». C’est ce qu’a expliqué la directrice de l’école des sciences de la santé de l’UCAC interrogée à l’occasion de ce colloque. Pour elle, «il est important que la santé communautaire soit regardée sous un autre angle», car «le monde a évolué, surtout dans le domaine de la santé» a-t-elle fait remarqué, évoquant «le développement exponentiel des pathologies chroniques». Pour cela, le colloque est axé essentiellement sur «la prévention des maladies et la mobilisation, la participation, l’autonomisation et le développement communautaire, la pratique infirmière et l’action communautaire, la santé environnementale et promotion de la santé, nutrition et alimentation communautaire, genre et inégalité sociale en santé vécue par les femmes», des enjeux majeurs de ces assises scientifiques.
Ce temps de réflexion, bien qu’il soit un espace d’échange entre les chercheurs, des personnalités du ministère de la santé, les étudiants y sont invités. Et en suivant les différentes communications, ils se rendront compte de la problématique liée à l’importance de la prise en charge de la santé communautaire. Ce qui peut «bousculer les consciences et pousser les politiques» à mettre en œuvre les techniques de promotion de la santé communautaire. C’est aussi, selon Dr Ambomo, une manière «d’amener les populations à s’imprégner de la réalité et à y participer».
Impact de la santé environnementale sur la santé publique
«L’environnement est de plus en plus sollicité par l’être humain globalement. Cet environnement est détruit, exagérément exploité», a déploré l’anthropologue de la santé camerounaise. Toutes ces activités exercées par l’homme ont un impact considérable sur l’environnement et «les effets, nous les ressentons aujourd’hui». Parmi ces effets, la responsable de l’école des sciences de la santé de l’UCAC a cité «le réchauffement climatique», ressentis à travers le monde.
Par ailleurs, Docteur Ambomo a pointé du doigt l’insalubrité constatée dans la plus part des villes africaines, émanant de la «non-prise en compte de ce que cet environnement insalubre peut affecter notre santé humaine». Il est donc urgent, a-t-elle assuré, de «sensibiliser les populations concernant la prévention des maladies et la promotion de la santé». Pour elle, parler de la santé communautaire, c’est faire la promotion de la santé «dans le sens d’assurer un bien-être aux populations». Et par cette promotion de la santé, «on donne la possibilité à la population de travailler leur propre environnement pour qu’il leur soit favorable».
Appel à prendre soin de l’environnement pour prévenir les maladies
«Chère population, l’environnement dans lequel vous vivez est très important pour votre santé. Vous avez tout intérêt à prendre en compte cet environnement, à l’entretenir», a lancé Dr Sylvie Myriam Ambomo. Aussi, invite-t-elle, à mettre en œuvre un comportement préventif, pouvant permettre de limiter les pathologies, «que ce soit des pathologies chroniques ou des pathologies parasitaires». Et compte tenu du fait que «la majorité des pathologies soient liées à nos comportements de santé, nos comportements alimentaires, nos comportements même vestimentaires», la directrice de l’école des sciences de la santé de l’UCAC mise sur l’éducation pour y prévenir. «Une éducation permanente, pas une éducation de masse». Elle se présentera comme une sorte de sensibilisation, allant «rencontrer les familles, leur dire comment est-ce qu’ils devraient comprendre et ensuite comment se comporter pour pouvoir mieux s’alimenter, afin de pouvoir assurer une bonne hygiène de l’environnement, pour pouvoir assurer une hygiène vestimentaire».
Étant donné que cette action ne peut être l’apanage d’un seul domaine, donc des professionnels de santé, elle en appelle à une action «interdisciplinaire, parce que seule on ne pourra pas. Il faudrait que les autres disciplines s’impliquent pour que nous prenions en main cette éducation pour la santé, en santé, et pour la promotion de la santé».
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