trois pays reconnaissent un État palestinien, « pas le bon moment » pour la France… Le bilan du 229e jour

► Plusieurs pays européens vont reconnaître l’État palestinien

Le premier ministre norvégien a annoncé mercredi 22 mai la décision de son pays de reconnaître l’existence d’un État palestinien à compter du 28 mai. L’Irlande, qui avait indiqué la semaine dernière qu’elle allait « certainement » reconnaître un État palestinien avant la fin du mois de mai, a également fait part de sa décision de franchir le pas.

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L’Espagne a ensuite annoncé à son tour la reconnaissance d’un État palestinien pour le 28 mai. Devant les députés espagnols, Pedro Sánchez a également accusé son homologue israélien Benyamin Netanyahou de mettre « en danger » la solution à deux États avec sa politique de « douleur et de destruction » dans la bande de Gaza.

► Pour la France : « Pas un tabou » mais pas le bon moment

La reconnaissance d’un État de Palestine « n’est pas un tabou pour la France » mais le gouvernement estime que les conditions ne sont pas réunies « à ce jour pour que cette décision ait un impact réel » sur le processus visant la solution à deux États, a commenté Stéphane Séjourné, le ministre des affaires étrangères.

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« Cette décision doit être utile, c’est-à-dire permettre une avancée décisive sur le plan politique », a souligné le chef de la diplomatie dans une réaction écrite., « dans cette perspective, elle doit intervenir au bon moment pour qu’il y ait un avant et un après », a-t-il ajouté.

Stéphane Séjourné estime qu’« il ne s’agit pas seulement d’une question symbolique ou d’un enjeu de positionnement politique, mais d’un outil diplomatique au service de la solution à deux États vivant côte à côte, en paix et en sécurité ».

► « Récompense pour le terrorisme » s’offusque Netanyahou

Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a qualifié la décision de trois pays européens de reconnaître l’État de Palestine de « récompense pour le terrorisme » qui « n’apportera pas la paix ».

« À ce Mal, on ne peut pas donner un État », a estimé le dirigeant israélien, « ce sera un État terroriste, il tentera de commettre encore et encore le massacre du 7 octobre, et nous n’accepterons pas cela ». « Une récompense pour le terrorisme n’apportera pas la paix », a déclaré le premier ministre dans une vidéo diffusée par son bureau.

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Un peu plus tôt, Israël Katz, le chef de la diplomatique israélienne a jugé que cette décision envoie « un message aux Palestiniens et au monde entier : le terrorisme paie ».

« Après que l’organisation terroriste Hamas a perpétré le plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah, après avoir commis les crimes sexuels les plus horribles que le monde ait connus, ces pays ont choisi de récompenser le Hamas et l’Iran et de reconnaître un État palestinien », a-t-il ajouté.

► « Moment historique » pour l’OLP, « étape importante » pour le Hamas

La reconnaissance de l’État de Palestine par trois pays de l’Union européenne constitue un moment « historique », s’est félicitée l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), y voyant « la voie de la stabilité, de la sécurité et de la paix dans la région ».

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Il s’agit de « moments historiques dans lesquels le monde libre triomphe (…) après de longues décennies de lutte nationale palestinienne, de souffrance, de douleur, de racisme, de meurtre, d’oppression, d’abus et de destruction auxquels le peuple de Palestine a été soumis », a déclaré Hussein al Sheikh, secrétaire général du comité exécutif de l’OLP.

Le Hamas, de son côté, a assuré que c’est la « résistance palestinienne » qui a permis cette reconnaissance de l’État de Palestine par trois pays supplémentaires. « Nous considérons cela comme une étape importante vers l’affirmation de notre droit à la terre et à l’établissement d’un État palestinien avec Jérusalem pour capitale », a déclaré le Hamas, appelant « les pays à travers le monde à reconnaître (leurs) droits nationaux légitimes ».

► État de Palestine : Les États-Unis opposés à une « reconnaissance unilatérale »

Joe Biden « pense qu’un État palestinien doit voir le jour au travers de négociations directes entre les parties, non par la reconnaissance unilatérale », a indiqué une porte-parole de la Maison-Blanche.

« Le président est un fervent partisan d’une solution à deux États et il l’a été pendant toute sa carrière. Il pense qu’un État palestinien doit voir le jour au travers de négociations directes entre les parties, non par la reconnaissance unilatérale », a déclaré Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

En outre, la Maison-Blanche a estimé qu’Israël ne devait pas retenir des fonds destinés aux Palestiniens en guise de représailles après que trois pays européens ont décidé de reconnaître l’État de Palestine.

« Je pense que c’est une mauvaise décision stratégique parce que retenir des fonds déstabilise la Cisjordanie, sape la quête de sécurité et de prospérité des Palestiniens, qui est dans l’intérêt d’Israël, et il ne faut pas retenir des fonds qui permettent de fournir des biens et des services à des personnes innocentes », a dit le conseiller américain à la Sécurité nationale Jake Sullivan lors d’une conférence de presse.

► Poursuite du raid israélien à Jénine, huit morts

L’armée israélienne a indiqué « poursuivre son opération à Jénine » durant laquelle elle a tué « un certain nombre de terroristes » et trouvé des explosifs placés sous des routes.

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« Il y a un huitième martyr dans l’opération en cours des forces d’occupation à Jénine », a de son côté indiqué le ministère de la santé du gouvernement de l’Autorité palestinienne, qui siège en Cisjordanie.

Dans la nuit de mardi à mercredi, le Croissant Rouge palestinien a affirmé qu’une de ses ambulances avait été la cible de tirs israéliens alors qu’elle tentait de porter secours à un blessé à Jénine, un bastion de groupes armés palestiniens.

► Interdiction d’AP à Gaza : Israël fait marche arrière

Sous la pression de la Maison-Blanche, Israël est revenu sur sa décision d’interrompre la retransmission par l’agence américaine AP de sa vidéo en direct de la bande de Gaza.

« Étant donné que le ministère de la défense souhaite examiner la question des diffusions et le risque pour nos forces, j’ai ordonné d’annuler l’opération et de rendre l’équipement à l’agence AP » jusqu’à ce que le ministère de la défense se prononce, a indiqué le ministre israélien des communications Shlomo Karhi.

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Cette décision a été annoncée après que le gouvernement américain a indiqué être « en contact direct » avec le gouvernement israélien et lui avoir demandé de rétablir le direct.

Associated Press avait annoncé plus tôt dans la journée que son direct vidéo sur le Territoire palestinien avait été coupé par Israël, qui accuse l’agence de presse de violer une loi ayant permis aux autorités israéliennes d’interdire la chaîne qatarienne Al-Jazira sur leur territoire.

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