Moissac. Avec Dominique Renouf, on construit des péniches solaires

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Avec le Phoebus, une péniche mue par l’énergie solaire, la SAS Bateaux pour la planète, implantée à Castelsarrasin et Moissac, révolutionne la plaisance.

Dominique Renouf est un sacré personnage. De ceux qui semblent avoir eu mille vies, elle franchit au gré d’idées innovantes dynamitées au culot. Racines bretonnes et normandes (déjà tout un programme), infirmière en psychiatrie, elle basculera très vite vers l’univers de la navigation en l’associant à l’animation en direction de public en souffrance et esseulé. Un premier concept original lui fera embarquer des célibataires pour de minicroisières fluviales du côté de Saint-Germain-en-Laye, puis elle mettra à flot un bateau cinéma-théâtre sur la Marne qui naviguera jusqu’au festival d’Avignon avec un équipage en situation de handicap. Mais la rencontre avec l’ingénieur Jean-Marc Deplaix qui avait planché sur la mise au point théorique d’un bateau mû par l’énergie solaire allait sceller le grand projet de sa vie : donner forme à un bateau écologique et autonome en énergie. En 2006, la première péniche solaire totalement accessible aux personnes à mobilité réduite (une exigence pour Dominique) est mise à l’eau.

« On vise une fabrication industrialisée »

Elle va ensuite développer le concept plus au sud en Aquitaine du côté de Villeneuve-sur-Lot pour enfin aboutir sur le canal latéral à la Garonne, au chantier fluvial de Castelsarrasin. « Ce chantier fluvial est remarquable, unique à plus de 300 kilomètres à la ronde », assure Dominique qui connaît comme sa poche le réseau des Voies navigables en France. Sa société la SAS Bateaux pour la planète a mis au point le Pheobus, un modèle de coche solaire (moins de 15 mètres) totalement autonome en énergie, silencieux et recyclable, à la norme PMR. La société fabrique et vend ses Pheobus, mais en propose également à la location pour la plaisance sur le port de Moissac. « Nous sommes devant une évidence : d’ici quelques années, on passera fatidiquement à ce type de propulsion écologique. C’est une nécessité. Nous espérons nous développer et passer au stade de l’industrialisation à moyen terme », indique Dominique, dont la société, encore jeune (5 ans), a déjà acquis une certaine avance et une parfaite maîtrise des processus de production. Une expertise reconnue aujourd’hui, notamment par le service public avec les Voies navigables de France (VNF) qui ont accordé une subvention importante (129 000 €) à l’entreprise. On peut découvrir l’historique, les produits et l’ensemble des prestations de la SAS Bateaux pour la planète sur le site www.bateauxpourlaplanete.fr/

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