Plusieurs heures après l’attaque que l’armée congolaise a qualifiée de « tentative de coup d’Etat », la vie reprend à Kinshasa, la capitale.
Des témoins ont déclaré à la BBC que des contrôles sont effectués dans des différents lieux stratégiques de la commune de la Gombe, surtout aux environs du palais présidentiel. Ce dernier a été attaqué et occupé brièvement tôt ce dimanche par un groupe d’hommes armés.
« Tu peux circuler dans la commune de la Gombe librement, mais si les services de sécurité te demandent de descendre du véhicule, ne résistes pas. Nous sommes en train de chercher les assaillants qui ont fui », confie une source sécuritaire en poste au palais présidentiel.
Dans la ville, la circulation routière reprend avec des taxis qui font la navette de la Gombe vers d’autres communes.
« Les gens circulent depuis 9 heures du matin. Des véhicules des forces de l’ordre faisaient la patrouille mais tout est calme à présent », a souligné une habitante de la capitale congolaise.
D’ailleurs, le concert de l’artiste Gospel Moïse Mbiye prévu ce dimanche au stade des Martyrs de Kinshasa est maintenu.
Des milliers de fans de l’artiste envahissent déjà le stade pour assister à son concert auquel la première dame du pays avait promis de participer sous la bénédiction de son mari, le président Félix Tshisekedi.
« Je viens de m’entretenir avec le gouverneur de la ville. Je viens de m’entretenir avec le vice-Premier ministre en charge de la sécurité et je viens de m’entretenir avec ceux qui dirigent l’armée et même la police. Ecoutez, le concert est maintenu. Venez nombreux », a dit l’artiste dans une vidéo publiée sur sa page Facebook.
En revanche, dans la commune de Limete, le fief du parti au pouvoir, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), où résident aussi quelques membres de la famille du chef de l’Etat, les militants ont, depuis le matin, commencé une vérification systématique pour identifier tous ceux qui empruntent l’avenue menant à la résidence de la maman du président de la République.
Christian Malanga (41 ans), le cerveau présumé de l’attaque, est le leader du mouvement « New Zaire » (Nouvelle Zaïre), mais aussi de la formation politique « United Congolese Party » (UCP). Appelé Commandant par ses partisans, il se réclame du statut d’ancien militaire de l’armée congolaise. Il a grandi à Kinshasa, dans la commune de Ngaba, avant d’émigrer aux Etats-Unis, après des passages en Afrique du Sud et au Swaziland.
Les Etats-Unis et la LUCHA condamnent l’attaque
Par la voix de Lucy Tamlyn, son ambassadrice en République démocratique du Congo, les Etats-Unis ont condamné l’attaque et promis de coopérer avec les autorités congolaises pour faire la lumière sur cette affaire qui implique « prétendument » des citoyens américains.
« Les États-Unis coopéreront avec les autorités de la RDC dans toute la mesure du possible alors qu’elles enquêtent sur ces actes criminels et tiennent pour responsables tout citoyen américain impliqué dans ce genre d’actes », a indiqué un communiqué de l’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa.
La LUCHA (Lutte pour le Changement, Mouvement citoyen non partisan et non violent) a également condamné à travers un communiqué l’attaque et a signalé que « toute tentative de prise du pouvoir par la force ou d’élimination physique d’un adversaire politique n’a pas sa place dans la République qui se veut démocratique ».
« La facilité avec laquelle les assaillants ont assiégé le haut lieu des institutions politiques du pays suggère une possible complicité au sein de l’appareil de l’Etat », s’est indignée ladite organisation.
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